Education Nationale, Lot-et-Garonne : Poursuite du mouvement04/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1809.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Education Nationale, Lot-et-Garonne : Poursuite du mouvement

Le mouvement de grève et de manifestations commencé lundi 24 mars dans le Lot-et- Garonne, comme dans tous les départements de l'académie de Bordeaux (voir LO nE1808), s'est poursuivi toute la semaine et a continué la semaine suivante.

Jeudi 27, le mouvement, qui avait été suspendu la veille dans plusieurs lycées, est reparti, de manière inégale selon les lycées, mais en s'élargissant à de nouveaux collèges, en particulier des collèges éloignés des villes les plus importantes et, surtout, en s'étendant dans l'enseignement primaire. Ce jour-là, tous les grévistes se sont retrouvés pour tenir une assemblée générale dans les jardins du conseil général, assemblée qui s'est terminée en envahissant les locaux mêmes du conseil.

Toujours le jeudi, la décision d'une manifestation départementale à Agen était prise par les enseignants en lutte et les fédérations de parents d'élèves, cependant que, dans plusieurs collèges et écoles, les grévistes organisaient des rencontres avec les parents pour les informer des raisons de notre lutte et obtenir leur soutien. C'est ainsi que plusieurs conseils locaux de la FCPE appelaient les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l'école ou au collège.

Le samedi 29, de très nombreux manifestants se sont retrouvés place de la Préfecture à Agen (1000 selon la police, 1 500 dans la presse). Tout le centre d'Agen s'est retrouvé bloqué par un cortège bruyant, où slogans et chansons fusaient, rythmés par un groupe de percussions. Un cercueil ouvrait la manifestation, certains manifestants étaient vêtus de noir. Mais, comme l'a déclaré une enseignante dans un texte lu lors du petit meeting qui a clôturé la manifestation: "Ce n'est pas l'Éducation nationale que nous avons enterrée aujourd'hui, mais les projets de Ferry et Darcos". Une manifestation semblable a réuni le même jour 4000 manifestants à Pau.

La veille, vendredi 28, ledit Darcos était venu à Bordeaux, accueilli par 3000 manifestants. Du coup, il s'est défilé de l'entrevue qu'il avait acceptée avec les représentants syndicaux en y envoyant un responsable technique, que les syndicats ont refusé de rencontrer. Vendredi soir, Darcos était à Périgueux où il assistait à la réunion du conseil municipal, dont il fait toujours partie. Houspillé par 150 enseignants qui s'étaient massés dans le public, il s'est lâché, expliquant qu'il en avait assez d'être interpellé par "des gens qui bramaient dans les rues"... Depuis, le cerf est à la mode dans les AG de grévistes, et on risque fort de le voir dans les manifestations prévues mercredi 2 avril et dans le cortège Éducation nationale du jeudi3!

Le mouvement a continué à s'étendre dans le premier degré lundi 31 mars et mardi 1er avril, cependant que dans plusieurs collèges, c'est sous forme tournante qu'il s'est poursuivi: un jour les profs, un jour les personnels de service, un jour les surveillants, un jour les parents qui n'envoient pas leurs enfants. Dans les lycées d'Agen, si des pique-niques sont organisés tous les midis autour de banderoles, le travail a repris dans les faits.

Jeudi 3 avril, la mobilisation devrait être importante et des rendez-vous sont d'ores et déjà pris pour la rentrée (les vacances de Pâques commencent le 4 avril). Mais l'absence de relais au niveau national (même si certaines académies ou départements semblent se lancer dans un mouvement de grève reconductible) commence à peser!

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