Charges patronales : Toujours moins !06/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1801.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Charges patronales : Toujours moins !

Toutes les solutions proposées par le patronat et ses porte-parole pour résoudre ce qu'ils présentent comme un problème de financement des retraites visent à réduire le niveau de vie des retraités et à augmenter l'exploitation des actifs. Mais qu'en est-il de la part patronale dans le financement des caisses de retraites ?

Ce qu'on appelle les charges patronales est un terme trompeur. L'employeur ne prend pas sur ses deniers pour payer une partie des charges ; il prend sur les biens produits par les salariés. Mais la façon dont évoluent les charges patronales est quand même significative : les employeurs ont obtenu depuis plus de vingt ans une réduction considérable de la part de leurs versements, à la Sécurité sociale en général et aux retraites en particulier.

La comparaison de l'évolution des charges patronales et des charges salariales montre clairement que les patrons payent, proportionnellement, de moins en moins. En 1979, un salarié payé en dessous du plafond de la Sécu - 4 470 F à l'époque - se voyait retirer 12,14 % sur son salaire brut. Dans le même temps, l'employeur versait 38,91 % du même salaire brut. Vingt ans plus tard, un salarié gagnant moins de 14 470F - le plafond de la Sécu - en 1999 se voyait retirer 21,01 % de son salaire brut (dont 7,6 % de CSG) pendant que l'employeur payait 40,81 %. Autrement dit, si les charges salariales ont doublé, les charges patronales n'ont progressé que de deux petits points. Et encore, à partir de 1993, plus le salaire se rapprochait du Smic, plus les charges patronales diminuaient. En 1999, pour un salarié payé au Smic, l'employeur ne payait plus que 22,61 % de charges. Quasiment autant que le smicard lui même !

L'évolution de la cotisation vieillesse montre encore plus clairement que le financement des retraites ne pèse pas lourd pour les patrons : dans la même période, elle est passée de 4,70 % à 6,55 % pour le salarié et de 8,20 % à ... 8,20 % pour les patrons. Depuis plus de vingt ans, la cotisation de l'employeur à la Caisse nationale d'assurance vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS) est inchangée.

Alors s'il y avait un problème pour financer les retraites dans l'avenir - rappelons qu'actuellement aussi bien la CNAVTS que les caisses des assurances complémentaires sont excédentaires - il suffirait de faire rattraper leur retard aux charges patronales.

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