On nous promet le pire, donnons-nous les moyens de nous défendre07/06/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/06/une1767.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

On nous promet le pire, donnons-nous les moyens de nous défendre

Il n'y a pas de trêve électorale pour le patronat et les annonces de " plans sociaux ". 750 suppressions d'emplois chez Mitsubishi à Rennes, 1300 chez Alcatel à Brest et Quimper, 500 chez Hewlett-Packard dans l'Isère. La disparition de centaines d'emplois est programmée dans la chaussure à Cholet, dans les pêcheries de Fécamp, dans la région de Soissons déjà sinistrée après la fermeture il y a quelques mois de Wolber-Michelin. Et le gouvernement Raffarin, si prompt à baisser les impôts des plus riches, n'a pas envisagé la moindre mesure pour s'opposer à ces licenciements de milliers de travailleurs, ruinant leurs villes et leurs régions.

Le programme de Raffarin est dans la continuité de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis vingt ans et plus. D'un côté il dit : " Enrichissez-vous " au patronat. De l'autre il dit aux chômeurs : " Si le patronat s'enrichit et paie moins d'impôts, il pourra créer des emplois ". De là une série de mesures dignes de Laurent Fabius : baisse des impôts sur les revenus, diminution des charges sociales patronales (c'est-à-dire réduction des ressources de la Sécurité sociale et des retraites).

Ce n'est pas, à vrai dire, une politique différente de celle du gouvernement Jospin. Celui-ci s'était déclaré impuissant lors de la fermeture de Renault-Vilvorde, comme lors d'un plan social chez Michelin qui venait d'annoncer des bénéfices en énorme progression. Jospin aussi avait multiplié les cadeaux au patronat, en affirmant que c'était la meilleure manière d'amener les patrons à créer des emplois. De gauche ou de droite, nos gouvernants sont au service du grand patronat pour lui permettre de faire le plus de profits possible sur le dos des travailleurs, pour lesquels rien ne change.

Les véritables dirigeants ne sont d'ailleurs pas les hommes politiques qui siègent au gouvernement. Ce sont les industriels et les banquiers, qui décident du sort de dizaines de milliers de travailleurs condamnés au chômage, voire à la misère. Ces gens-là se préoccupent uniquement de leur portefeuille. Quant aux hommes politiques à leur service, en plus de distribuer des cadeaux au patronat sur le budget de l'Etat ou des services publics, leur rôle est d'essayer de nous convaincre que ce système est le meilleur possible.

Le fait que le Parti Socialiste comme le Parti Communiste se soient couchés devant Chirac après le premier tour des présidentielles, et l'aient fait plébisciter, met évidemment celui-ci en meilleure situation pour appliquer une politique ouvertement favorable au grand patronat. Mais ce n'est qu'un avantage, qui ne comptera vraiment que si la population laborieuse est dupe des discours de ceux qui gouverneront après le 16 juin.

Alors, jusqu'à quand allons-nous accepter le petit jeu qu'ils nous proposent : cinq ans de droite puis, une fois écoeurés, cinq ans de gauche, laquelle ne vaut pas mieux ! La seule perspective étant de recommencer la partie de la même façon. Quand on en a assez des uns, on ne peut que prendre les autres, et vice versa.

Eh bien, nous devrons bien changer les règles de cette escroquerie, de ce choix truqué.

Le 9 juin, aidez-nous à reconstruire un parti pour faire ce que le Parti Communiste ne fait plus. Et en particulier, un parti qui lutte pour interdire les licenciements collectifs, pour que les travailleurs, les consommateurs, la population puissent contrôler la comptabilité des grandes entreprises, pour abolir le secret bancaire et le secret commercial, afin que tout le monde puisse se rendre compte comment on prend dans la poche des plus pauvres pour distribuer aux riches.

Le 9 juin, chacun d'entre vous pourra, dans sa circonscription, voter pour une candidate ou un candidat de Lutte Ouvrière.

Alors, le 9 juin, votez Lutte Ouvrière.

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