Question de priorité03/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1762.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Politique

Question de priorité

La presse écrite, et d'abord celle de gauche, consacre presque quotidiennement des pages et des pages à détailler le programme du Front National pour montrer en quoi il représente une menace d'extrême droite, à dénoncer son caractère raciste, xénophobe. Ainsi, six pages dans Libération du 25 avril, autant le lendemain, quatre le 29 avril, deux pages dans L Humanité du 26 avril, six le lendemain dans ce même journal. Et ce ne sont là que quelques exemples dont on ne pourrait que se féliciter si, avant le premier tour, les mêmes journaux, journalistes, éditorialistes et commentateurs qui font maintenant assaut d'anti-lepénisme, n'avaient brillé par leur silence assourdissant à ce propos.

Le danger que représente l'extrême droite, et Le Pen en particulier, ne date pas d'hier. Et encore moins du soir du premier tour de la présidentielle.

Mais, avant le premier tour, ce petit monde de la presse était bien trop occupé à combattre Arlette Laguiller. Un exemple, les frères Cohn-Bendit s'inquiétaient surtout alors de la progression d'Arlette Laguiller dans les sondages. Et ils déversaient sur elle calomnies, mensonges et propos diffamatoires, repris avec gourmandise sur certaines radios et télés, ainsi que dans certains journaux.

Durant la campagne du premier tour, tout y est passé : le prétendu « magot d'Arlette », les mensonges sur ses pleurs, les ragots sur Lutte Ouvrière. Les journalistes roulant pour le PS et son candidat avaient pour objectif de noyer ce que nous disions sous un flot d'injures et de calomnies pour empêcher que

les travailleurs n'expriment, en votant Arlette Laguiller, leur rejet de la politique antiouvrière menée cinq ans durant par le gouvernement de Jospin et de ses alliés.

Eh oui, ces gens-là n'avaient alors pas le souci de s"en prendre à Le Pen. Ils étaient alors bien trop occupés à déverser leur bile sur Arlette Laguiller. Et, s'agissant de Daniel Cohn-Bendit, à négocier son ralliement à Jospin pour le second tour avant de finalement appeler à voter pour Chirac.

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