Faurecia : Méru (Oise)03/05/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/05/une1762.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Faurecia : Méru (Oise)

Grève pour l'augmentation des salaires

Du mardi 23 avril au jeudi 25 avril, le personnel ouvrier de cette usine de 1900 personnes à Méru, dans l'Oise, s'est mis en grève pour demander une augmentation générale des salaires de 5 %. Après la descente sur place de la direction générale, un protocole de fin de conflit était conclu où étaient accordés 3 %, plus des mesures d'accompagnement.

L'ancien groupe Allibert, dont l'usine de Méru était la principale usine, fournisseur de pièces plastiques pour l'industrie automobile, a été racheté par le groupe PSA (Peugeot) et intégré comme filiale du groupe en tant qu'équipementier avec Bertrand Faure (pour les sièges). A Méru se trouvent les bureaux d'études (600 personnes) et la production,1300 ouvriers dont près de 600 intérimaires. Là sont fabriqués, en particulier, les tableaux de bord pour l'usine Renault de Sandouville.

La grève a démarré suite à l'annonce des propositions salariales de la direction générale : 1,3 % pour l'année. Ce sont les ouvriers de l'équipe d'après-midi qui poussèrent tout de suite à la grève, grève immédiatement reprise en compte par la CGT. La revendication fut fixée à 5 % d'augmentation. Et très vite des piquets organisèrent le blocage des portes pour ne pas laisser partir les stocks disponibles dans l'usine. La grève fut poursuivie très majoritairement par l'équipe de nuit. Du coup, très rapidement, les chaînes de fabrication de l'usine Renault Sandouville furent paralysées, ayant l'habitude de fonctionner en «flux tendu», pour économiser les stocks.

La grève n'était pas totale dans toutes les équipes ne serait-ce qu'à cause du nombre considérable d'intérimaires. Mais la grève était assez populaire chez les ouvriers pour amener les autres syndicats, CFTC, et au bout de deux jours FO, à s'y rallier.

La direction répondit par la venue de dix-sept vigiles à l'abord des portes. Il y a deux ans, pour briser une grève précédente, elle avait déjà fait appel à une quarantaine de vigiles qui avaient à l'époque agressé la nuit les piquets de grève à coups de barres de fer et pris le contrôle de l'usine, il y avait eu des blessés. Cette fois-ci, ceux-ci, en plus petit nombre, furent contenus. Les chauffeurs des camions en attente, appartenant à une autre entreprise, déclarèrent qu'ils refusaient de passer outre la volonté des piquets des grévistes.

Dans ces conditions, une autre usine Faurecia s'étant aussi mise en grève, et devant le blocage qui risquait de gagner d'autres usines clientes de Renault, la direction est venue de Nanterre pour négocier « en terrain neutre », à quelques kilomètres de l'usine, le jeudi 25 avril après-midi. Les négociations s'ouvrirent après le départ des vigiles, exigé comme préalable par les grévistes. L'augmentation de 3 % était accordée pour tout le groupe au personnel ouvrier, en même temps que l'augmentation des primes d'équipe, avec en plus quelques intégrations d'éléments de salaires qui aboutissaient à 0,25 % de plus. La direction s'engageait à embaucher en CDI 60 ouvriers. Les techniciens, eux, auront aussi 3 %, mais versés à travers des augmentations individuelles. La direction générale a accepté d'embaucher les 20 intérimaires de Méru qui ont fait grève avec le reste du personnel. Et même si elle a déclaré « refuser de payer les heures de grève », une prime exceptionnelle de 50 euros a été accordée à tout le personnel.

En réclamant la démission du chef du personnel qui avait encore fait appel aux vigiles, les grévistes satisfaits de ce compromis ont décidé de reprendre le travail jeudi 25 avril en soirée.

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