Stocks-Options : Le pactole des milliardaires15/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1755.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Stocks-Options : Le pactole des milliardaires

On aurait pu penser qu'avec le recul de la Bourse, les bénéficiaires des stock-options, ces actions attribuées à tarifs préférentiels par les entreprises à leurs cadres dirigeants, verraient leur plus-value plonger. Pas du tout.

En effet, d'après une étude du quotidien Le Figaro, " 2002, s'annonce comme une bonne cuvée. Les 205 plans exerçables actuellement dans les sociétés du CAC 40 doivent générer au total quelque 3 milliards d'euros de plus-value. " Arrive en premier dans ce palmarès la BNP-Paribas avec 600 millions d'euros à répartir entre ses cadres, suivie de TotalFinaElf avec 485,70 millions, Sanofi, Vivendi, Dassault, etc.

Les montants exacts que chacun des bénéficiaires empocheront ne sont pas rendus publics. Mais un seul bénéficiaire peut empocher par plan 2,4 millions d'euros à la BNP et un million d'euros en moyenne par bénéficiaire chez Total. Cela s'ajoute à leur salaire annuel (4,27 millions d'euros pour Messier, PDG de Vivendi, 2,6 millions pour Peberau de BNP-Parisbas, 1,99 million pour Desmarest de TotalFinalElf).

En fait, les possesseurs de ces stock-options sont protégés de toute perte éventuelle après leur attribution à titre préférentiel. Les détenteurs peuvent lever leurs options après trois ou cinq ans, c'est-à-dire décider de vendre leurs actions au cours du jour, lorsque celui-ci est favorable, en empochant la différence avec le prix d'achat, plusieurs années auparavant.

Or, en moyenne, depuis 1995, le cours des actions a été multiplié par 2,2. Pour l'Oréal, la plus-value est même de 500 % pour les plans arrivés à échéance. Dans le cas où les cours ont baissé, et où la plus-value n'est pas assez intéressante, il suffit d'attendre une remontée des cours. Mais des détenteurs de ces stock-options impatients ont trouvé une parade : les entreprises rachètent leurs options et leur en attribuent d'autres à des prix sensiblement inférieurs, ce qui fait dire à un gérant d'une société de conseil : " Ils gagnent quand les cours ont grimpé et ils continuent à gagner quand les cours baissent. Pour les dirigeants, c'est le beurre et l'argent du beurre. " Une spécialiste que cite Le Figaro fait ce commentaire : " Cette année, les dirigeants vont empocher davantage de cash alors qu'il resserrent la vis dans leur groupe, gèlent les salaires ".

Si les gens de ce petit monde des profiteurs le disent eux-mêmes...

Autre privilège des possesseurs de stock-options : la fiscalité. Au lieu d'être taxées à plus de 50 %, comme les revenus des tranches supérieures, les plus-values des stock-options ne l'étaient qu'à 40 % sous Juppé. Fabius, en avril 2000, a encore baissé leur taxation à 26 %, sous prétexte d'aider les " start-up. "

Fabius est une vraie mère-poule pour ces actionnaires... Une poule aux oeufs d'or.

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