Protestataire ? Vous avez dit protestataire ?15/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1755.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Protestataire ? Vous avez dit protestataire ?

Les voix que recueillerait Arlette Laguiller sont classées à l'avance par les journalistes, et autres politologues autoproclamés, dans la catégorie qu'ils considèrent comme infamante, des votes protestataires. Un vieux procédé destiné à déconsidérer ces voix, à les présenter comme insignifiantes, négatives.

Mais leur acharnement, qui ne date d'ailleurs pas de ces dernières semaines, n'est-il pas la preuve qu'ils ne considèrent pas ces voix comme si insignifiantes qu'ils le disent ?

Comme si la protestation du monde du travail n'était pas, plus que jamais, à l'ordre du jour !

Elle constitue au contraire une nécessité impérieuse qui ne prend d'ailleurs pas sa source dans les discours d'Arlette Laguiller, qui ne fait que l'exprimer, et lui donner un sens. Elle est la réponse à la guerre sans relâche que le patronat mène contre les travailleurs, aidé en cela par les gouvernements, qui changent... mais pas de politique.

Il n'est d'ailleurs même pas sûr que les politiciens et les journalistes qui agitent cet épouvantail du vote protestataire se rendent bien compte du mépris que cela exprime à l'égard des millions de travailleuses et de travailleurs qui s'apprêtent à voter pour Arlette Laguiller. Ils n'imaginent sans doute pas que les travailleurs puissent, en votant, exprimer des idées sur la situation qu'on leur fait, et sur les perspectives qu'on leur propose. Cette démarche serait réservée à une élite dont ils se croient membres et dont ils se considèrent comme des maîtres à penser. Mais elle serait interdite à la population laborieuse, lorsqu'elle décide de se manifester sur son terrain, celui de sa classe.

Et pourtant il est possible pour les femmes et les hommes du peuple d'utiliser leur bulletin de vote, pour dénoncer le plus radicalement possible la politique menée par des dirigeants à la botte du patronat, et qui s'apprêtent à la perpétuer.

Les mesures que défend Lutte Ouvrière sont plus réalistes que les promesses électorales que les candidats qui se situent dans le cadre institutionnel ne prennent même plus la peine de faire, tant ils savent que les électeurs ne les croient plus. Quoi de plus concret que de défendre l'interdiction des licenciements collectifs dans toutes ces entreprises qui licencient et qui engrangent des profits ? Quoi de plus réaliste que d'imposer d'arrêter d'arroser le grand patronat avec l'argent des contribuables et de consacrer les sommes ainsi économisées aux services publics ?

Et, c'est justement parce que ces mesures sont à l'ordre du jour qu'elles répondent aux préoccupations actuelles du monde du travail, qu'elles gagnent l'adhésion d'une partie de plus en plus importante du monde du travail. Est-ce que cela dépasse l'entendement des partisans du système actuel, et de leurs courtisans ? On n'en sait rien. Mais cela commence à leur faire peur... Et ils n'ont pas tort.

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