Le PS et les retraites : Des promesses électorales réutilisables...15/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1755.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS et les retraites : Des promesses électorales réutilisables...

Une des promesses électorales du Parti Socialiste en 1997 laissait entendre que celui-ci permettrait aux travailleurs ayant cotisé plus de 40 annuités de prendre leur retraite avant l'âge de 60 ans. Qu'est-elle devenue ?

Associé au gouvernement, le Parti Communiste a déposé une proposition de loi en décembre 2001 concernant cette question. Malgré l'appui de députés socialistes, cette proposition de loi n'a pas été adoptée car la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a invoqué un article de la Constitution qui interdirait que les parlementaires proposent une loi représentant une charge pour l'Etat. Par contre il n'y avait pas eu besoin de modifier la Constitution pour allonger la durée de cotisation nécessaire pour avoir une retraite à taux plein ! Pourtant cette proposition de loi, qui aurait pu concerner 815 000 personnes, a été bloquée par le gouvernement Jospin sous prétexte qu'elle aurait coûté 57 milliards de francs.

Alors que ce gouvernement, comme ses prédécesseurs de droite, cherche à diminuer les dépenses consacrées aux retraites, il n'était pas question d' une telle mesure.

Pourtant, ce serait la moindre des choses que des salariés, généralement des ouvriers ayant commencé à travailler dès l'adolescence, bien souvent dans les professions les plus pénibles, puissent partir à la retraite au bout de 40 ans de cotisations.

Quelques semaines après la discussion sur cette proposition, le gouvernement a pris une mesure " d'attente " qui accorde une " allocation équivalent retraite " garantissant un revenu mensuel de 5 750 F aux chômeurs ou aux Rmistes qui se trouveraient dans ce cas, cette mesure remplaçant des dispositifs existant précédemment. Mais même si la nouvelle allocation est supérieure à celles auxquelles ils avaient droit jusque-là, son montant permettra à peine à ces travailleurs de joindre les deux bouts.

Et puis, du point de vue du gouvernement, cela a surtout le mérite de lui permettre, à la veille des élections, de prétendre qu'il a fait quelque chose, alors que cette mesure au rabais ne concernerait que 50 000 personnes.

On est bien loin de la promesse de Jospin de 1997. Mais celui-ci n'a pas hésité à l'évoquer à nouveau dans sa campagne électorale actuelle ; une promesse qui pourra vraisemblablement resservir au candidat du Parti Socialiste... en 2007, que Jospin décroche ou pas l'Elysée en 2002.

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