Hôpitaux publics : La journée de manifestation du 12 mars15/03/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/03/une1755.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux publics : La journée de manifestation du 12 mars

Mardi 12 mars, 5 000 hospitaliers ont défilé à Paris contre les 35 heures à la sauce Guigou. Il s'agissait essentiellement de manifestants venus de villes de province, 600 de Lyon, 400 de Clermont-Ferrand, 300 de Rennes, 100 d'Angers, 50 de Rouen, par exemple. La CGT apparaissait moins présente que dans les précédentes manifestations.

Comme c'est devenu traditionnel depuis octobre 2001, les fédérations syndicales CGT, FO, SUD, CFTC, non signataires du protocole Guigou, appelaient ce jour-là à une "journée nationale d'initiatives régionales, départementales et locales, avec notamment une manifestation à Paris". La fédération CGT appelait en même temps, sur le même tract, à la journée du 14 mars pour le service public. Quant au secteur de l'action sociale, il avait été appelé à une journée revendicative le 7 mars. Depuis six mois, la protestation reste éparpillée, échelonnée, les uns commençant quand les autres se lassent, hôpital par hôpital. Devant les grèves qui éclataient à travers le pays en décembre et janvier, les fédérations avaient déposé un préavis de grève reconductible, mais sans chercher à la propager ni à lui donner un objectif clair, ni même à faire converger les luttes existantes.

Pourtant, face à la politique gouvernementale qui se traduit par un manque de postes rendu encore plus criant par l'introduction des pseudo-35 heures, le mécontentement est profond dans les hôpitaux. Il serait grand temps de parvenir à une lutte d'ensemble du personnel hospitalier pour imposer au gouvernement des embauches massives et immédiates.

Le ministère de la Santé prétend que presque tous les hôpitaux sont parvenus à des "accords locaux" sur les 35 heures. Il s'agit en fait des textes réglementaires nationaux, le protocole de Guigou et ses décrets d'application, auxquels les directions d'établissement apportent quelques retouches qui n'évitent ni la flexibilité, ni la surcharge de travail faute d'embauche.

Il y a donc autant de raisons de refuser de signer les textes locaux que le texte national, quoi qu'en disent les fédérations syndicales. Dans les hôpitaux qui essayent de lutter, par exemple à Edouard-Herriot à Lyon, on entend des hospitaliers combatifs reprocher aux fédérations CGT, FO et SUD de signer des accords locaux car c'est démobilisateur pour un mouvement général, seul moyen d'obtenir les embauches nécessaires.

Ces prétendus "accords locaux" ne sont souvent signés que par une partie des syndicats, parfois par aucun et seulement votés en conseil d'administration. Pour faire passer la pilule, les Agences régionales de l'hospitalisation disposent d'une seconde enveloppe de postes à distribuer, de façon arbitraire, y compris aux hôpitaux où même le conseil d'administration n'a pas voté de protocole local.

Mais comme, de toute façon, il ne s'agit que de saupoudrage de postes qui tombent dans le puits du manque d'effectifs actuel, le mécontentement n'a aucune raison de s'apaiser, au contraire. Le besoin se fait sentir d'unifier les luttes actuelles, de les faire confluer dans une lutte d'ensemble des travailleurs de la santé, ciblée sur le ministère et le gouvernement qui bloquent les embauches. Cela, avec ou sans les syndicats, si leurs dirigeants persistent à ne pas vouloir jouer le rôle que nécessite la situation.

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