Dans les entreprises

Contre l'augmentation de leurs horaires : Les chauffeurs routiers en lutte

Les chauffeurs routiers salariés ont bloqué à partir du lundi 11 mars des raffineries et des sites pétroliers. Dans plusieurs endroits, la police s'est activée pour les en déloger. Les travailleurs du transport routier protestent contre la nouvelle réglementation de leur temps de travail. Car, pour eux aussi, les 35 heures vont se traduire par une aggravation de leurs conditions de travail.

Le décret proposé par Jean-Claude Gayssot, et avec lequel seule la CFDT est d'accord, prévoit en effet une durée hebdomadaire de travail légale de 43 heures pour les chauffeurs longues distances et de 39 heures pour les courtes distances. En plus des 35 heures de conduite effective, ils devraient désormais effectuer des heures dites " d'équivalence ", censées représenter le temps passé en attente et en chargement, 8 heures pour les longues distances et 4 heures pour les courtes. Ces heures " d'équivalence " allongent un peu plus le temps que les chauffeurs vont devoir passer loin de chez eux, dans leur cabine. De plus, elles ne sont pas comptées en heures supplémentaires.

Avec ce système, les chauffeurs vont rester encore plus longtemps sur la route, au détriment de la sécurité de tous, et ce qu'ils touchent à la fin du mois va diminuer. Cela ne peut, les représentants des chauffeurs salariés le disent eux-mêmes, que pousser à l'accroissement des heures supplémentaires. Les syndicats CGT, FO, CFTC et FNCR réclament donc tout simplement que le temps de travail des chauffeurs soit calculé sur une moyenne hebdomadaire de 35 heures, qu'elles soient passées à conduire ou à attendre.

En 1996, à l'issue d'une longue grève, les conducteurs routiers avaient entre autres imposé à Juppé l'abrogation de ces heures d'équivalence. Aujourd'hui, c'est un ministre communiste, Jean-Claude Gayssot, qui les réintroduit, s'inclinant devant la pression des entreprises de transport qui se plaignent de ne pas pouvoir faire face à la concurrence européenne. Et, c'est un comble, il envoie ses CRS pour déloger les grévistes !

Il paraît que la présence de ministres communistes au gouvernement permet de donner du " concret " aux travailleurs. Des heures de travail en plus, de l'argent en moins, et des coups de matraque contre ceux qui protestent, par exemple ?

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