Rachats et fusions d'entreprises : Des pieuvres en pleine croissance22/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1752.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rachats et fusions d'entreprises : Des pieuvres en pleine croissance

La bataille est engagée dans le petit milieu des grands groupes financiers et industriels à qui fera main basse sur l'entreprise " française " Legrand, spécialisée dans la fabrication de matériel électrique.

Cela fait suite au refus du commissaire à la concurrence à Bruxelles d'autoriser la fusion de Schneider et Legrand, ce qui aurait abouti à la constitution d'un groupe géant " français ", et donc européen, du matériel électrique. La commission européenne est chargée de veiller, en effet, en principe, à empêcher la constitution de monopoles en Europe. Cette commission, attaquée par les acheteurs potentiels, se défend en expliquant qu'elle ne s'est opposée qu'à 19 fusions sur 1900 en dix ans, ce qui est dérisoire mais n'empêche pas les financiers contrecarrés dans leurs projets de grincer des dents.

Cela montre que ces institutions prétendument " antitrusts " en Europe, comme il en existe aussi aux Etats-Unis, ne s'opposent pas à la constitution de grands groupes à l'échelle internationale. Les fusions récentes de TotalFinaElf, de Daimler Benz avec Chrysler, de Renault-Nissan ou de Vivendi Universal, et de bien d'autres, sont là pour le montrer.

Une dizaine de repreneurs seraient actuellement sur les rangs pour racheter Legrand, dont l'américain General Electric, l'allemand Siemens mais aussi la SGIP de Seillière, le patron bien français du MEDEF, ou le belge Albert Frères par l'intermédiaire de sociétés financières de fonds d'investissements.

Les montages financiers pour constituer des groupes tentaculaires et gagner des parts de marché sont multiples, et en toute légalité. Comme il est tout aussi facile à ces groupes de se débarrasser des entreprises quand ils ne les jugent plus assez rentables, en licenciant leurs salariés par la même occasion. Seillière, après s'être débarrassé de la compagnie aérienne AOM-Liberté en lui retirant ses capitaux, est prêt à se lancer dans le commerce de prises électriques. Tout étant bon pour faire de l'argent.

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