Mairie de Compiègne (Oise) : Les salariés s'organisent22/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1752.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mairie de Compiègne (Oise) : Les salariés s'organisent

La mairie de Compiègne, ville de 45 000 habitants, emploie environ 700 salariés. Le sénateur-maire de droite, Philippe Marini, se comporte comme tous les patrons. Et d'ailleurs il est lui-même lié à quelques-uns d'entre eux.

Des salariés municipaux ont décidé, il y a près de six mois, de créer un syndicat CGT. Marini a tout fait pour l'empêcher d'être présents aux élections professionnelles de novembre. Sans succès, puisque la CGT a gagné ces élections. Les salariés de la mairie y ont vu une victoire, d'autant plus qu'il s'agissait d'une première. Du coup, quelques problèmes en suspens ont été résolus après ces élections, tel celui du paiement des astreintes. Alors qu'auparavant l'employé se trouvant d'astreinte le week-end était bloqué durant tout ce temps, mais n'était payé que pour les heures où il devait intervenir, maintenant le paiement se fait pour la durée de l'astreinte, à laquelle s'ajoutent les heures faites, quand il y a nécessité d'intervenir.

Les salariés municipaux sont éparpillés en une multitude de secteurs, ce qui rend les contacts difficiles, entre les cantonniers par exemple, ou les femmes de service qui travaillent dans les écoles, les maîtres-nageurs, les maçons, les jardiniers, tout le personnel technique, et le personnel administratif. Les salaires vont de 915 à 1220 euros (6000 à 8000 francs), et il y a, comme ailleurs, des travailleurs précaires. Certains se heurtent à la mesquinerie du maire. Ainsi les cantonniers n'ont aucun endroit pour se déshabiller, se laver, manger.

Mais le mécontentement actuel résulte de l'application des 35 heures. Pour qu'elles puissent être appliqué , il faudrait en effet au moins 70 embauches, or 23 embauches sont prévues sur deux ans. Et aux travailleurs qui réclament un nombre suffisant d'embauches, la mairie répond par le chantage habituel : si on embauche, il faudra augmenter les impôts locaux. Mais pour une ville dont le budget dépasse les 60 millions d'euros (400 millions de francs) et qui consacre des dizaines de milliers d'euros à des opérations de prestige, il y aurait largement de quoi embaucher les 47 salariés manquants. Par contre, la mairie en a profité pour voler trois jours de congés aux employés municipaux. Lorsque ce point a été abordé au conseil municipal, des salariés se sont invités pour protester. Cela n'a bien sûr pas plu à Marini qui a l'habitude de régner sur son conseil, sablier en main pour limiter le temps de parole des intervenants importuns.

Les employés municipaux sont décidés à lui faire changer ses habitudes...

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