Ethers de glycol : Guigou refuse d'interdire des produits dangereux22/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1752.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ethers de glycol : Guigou refuse d'interdire des produits dangereux

Les éthers de glycols sont des substances qui entrent dans la composition de nombreux produits courants : peintures, colles, détergents, vernis, etc. Les plus toxiques d'entre eux provoquent des stérilités et des malformations congénitales : des enfants seraient handicapés du fait des éthers de glycol. Mais évidemment c'est difficile à prouver : les conséquences se produisent bien après leur utilisation, et l'on peut toujours incriminer d'autres facteurs. C'est ce qui permet au gouvernement d'en retarder l'interdiction, au motif qu'on ne connaît pas exactement les risques.

Le collectif " Ethers de glycol " a réclamé l'interdiction des plus nocifs d'entre eux, une nouvelle fois, à l'occasion de la réunion du Conseil supérieur de prévention des risques professionnels.

Mais Elisabeth Guigou a refusé l'interdiction en milieu professionnel (ailleurs c'est interdit !) des éthers dits de série E, et leur remplacement par des éthers de série P, réputés non toxiques.

Le secrétaire général du syndicat national des professionnels de la médecine du travail a remarqué à ce sujet : " Les pouvoirs publics estiment que, contrairement aux consommateurs, le milieu professionnel comporte des acteurs de la prévention - les médecins du travail - et des contre-pouvoirs - les syndicats. Mais ces arguments sont hypocrites. D'abord le médecin du travail peut seulement conseiller à l'employeur de remplacer les éthers de glycol toxiques par des produits moins dangereux. En aucun cas le chef d'entreprise n'est obligé de suivre ses recommandations. Ensuite les représentants des salariés sont totalement absents dans les petites entreprises, qui sont les grandes utilisatrices des éthers de glycol (...) " Il a également constaté : " Le remplacement obligerait les industriels à investir dans la transformation du processus de fabrication. Sur fond de déficience des pouvoirs publics, les salariés se retrouvent donc dépendants du bon vouloir du patronat dans ce domaine ".

Le ministère de l'Emploi a financé deux études épidémiologiques, et après, on verra. C'est comme pour l'amiante, on prend largement le temps d'étudier la question. Pour Guigou, il est urgent d'attendre. Et les patrons peuvent donc continuer à empoisonner leurs salariés et leur descendance.

Pourtant le principe de précaution, dont on nous a tant rebattu les oreilles, devrait s'appliquer en ce domaine.

Seulement, dans les entreprises, ce n'est plus la loi qui règne, c'est la loi patronale, et Guigou, ministre d'un gouvernement réputé de gauche, tolère et laisse se prolonger une situation scandaleuse contre la santé des travailleurs.

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