Vote du budget : Les députés du PCF dénoncent... puis s'inclinent14/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1743.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C164%2C225_crop_detail.jpg

Leur société

Vote du budget : Les députés du PCF dénoncent... puis s'inclinent

A chaque fois le même scénario se reproduit : les députés du PCF, après avoir fait mine de s'opposer durant quelques jours, s'inclinent, de manière calculée, en s'abstenant, de façon à ne pas mettre le gouvernement en minorité. Du moins la majorité du groupe parlementaire communiste, car il y a eu neuf députés au sein de celui-ci pour refuser de se prêter au jeu qui, cette fois, concernait le vote du financement de la Sécurité sociale et la loi de finances.

Cette abstention a permis au gouvernement de faire passer ses projets, que Bocquet, président du groupe communiste à l'Assemblée nationale, considérait comme nettement insuffisants. " Depuis quatre ans, déclarait-il, la politique de santé n'est pas à la hauteur des besoins ". Robert Hue déclarait, dans la même veine, vouloir faire de la " réorientation du budget en faveur de la santé " un de ses cinq objectifs prioritaires.

Mais la loi de financement de la Sécurité sociale, telle qu'elle a été finalement votée, permettra au patronat de continuer à bénéficier de nombreuses exonérations. Elle entérine le somptueux cadeau fait dernièrement aux actionnaires des cliniques privées. Elle n'intègre même pas la proposition du PCF que tous les travailleurs ayant cotisé pendant 40 ans puissent partir à la retraite quel que soit leur âge. Pour refuser cette proposition, Jospin a ressorti un article de la Constitution qui dit qu'il ne peut y avoir de proposition de loi qui puisse augmenter les charges publiques.

Les dirigeants du PCF se flattent du fait que François Hollande, le secrétaire du PS, se soit entretenu avec Marie-George Buffet, nouvelle secrétaire nationale du PCF et en même temps ministre dans le gouvernement Jospin, pour évoquer cette " discipline républicaine " qui permettra peut-être au PCF de conserver un certain nombre de ses députés. Cette discipline républicaine, en fait une solidarité politicienne qui a pour seul but de conserver quelques postes de notables, est un piège. Surtout pour les travailleurs qui s'y laisseraient prendre, mais tout autant pour le PCF, du moins pour ses militants, qui auront la tâche ingrate de justifier l'injustifiable en essayant de démontrer, contre l'évidence, que la politique du PS serait une politique favorable au monde du travail.

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