Pour les riches, ça va14/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1743.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C164%2C225_crop_detail.jpg

Leur société

Pour les riches, ça va

Pas besoin de verser des larmes sur ces " pauvres " riches qui auraient vu leur fortune s'envoler en fumée avec la chute des cours de la Bourse qui a suivi (mais aussi précédé) les attentats du 11 septembre, ou avec l'effondrement du rêve de " nouvelle économie " fondée sur Internet. En fait, les chiffres publiés récemment par la revue Le nouvel économiste montrent que les riches crient misère, mais sans avoir mal.

Bien sûr, par rapport à juillet 2001, certains ont vu le montant de leur fortune virtuelle diminuer un peu. La baisse importante des cours de la Bourse, entre juillet et novembre, a ramené par exemple la fortune de Liliane Bettencourt, dont la richesse, la plus importante de France, est constituée d'actions de L'Oréal, en dessous de la barre des cent milliards de francs (excusez du peu) qu'elle avait franchie un peu plus d'un an auparavant. Et comme cette chute des actions a touché encore davantage les valeurs dites de la " nouvelle économie ", on a vu disparaître du top 50 des riches quelques étoiles filantes dont la fortune était en grande partie virtuelle. C'est le cas de la famille Kampf, propriétaire de Cap Gemini (mais à qui il reste quand même plus de trois milliards de francs).

Mais il ne s'agit là que de péripéties. La hausse démesurée de la Bourse ces dernières années avait gonflé certaines fortunes de façon artificielle. Les véritables grandes fortunes, générées par la production de biens de consommation classiques - Peugeot, Bouygues, Michelin... - ou par celle de produits de luxe - Liliane Bettencourt justement, mais aussi Bernard Arnault avec son groupe Louis-Vuitton-Moët-Hennesy, ou la famille propriétaire de Chanel - ou encore par la grande distribution - Gérard Mulliez (Auchan), François Pinault (Le Printemps, La Redoute...), Paul-Louis Halley (Carrefour) - toutes ces fortunes montent, tranquillement, presque régulièrement. La plupart de ces grands bourgeois ont vu leurs possessions augmenter de moitié entre 1998 et 2001, voire doubler pour certains d'entre eux comme Bernard Arnault ou Martin Bouygues.

Pour ces gens-là, voir leur fortune augmenter de moins de 15 % par an serait considéré comme un malheur. Mais que le bon peuple se rassure, ils ne sont pas sur la paille, entre le boeuf, l'âne et les rois mages.

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