Journée de grève dans l'éducation nationale : Il faut des moyens pour l'école !14/12/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/12/une-1743.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C164%2C225_crop_detail.jpg

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Journée de grève dans l'éducation nationale : Il faut des moyens pour l'école !

Lundi 10 décembre était une journée de grève pour le personnel de l'Education nationale. Le mot d'ordre des syndicats qui y appelaient portait sur la réduction du temps de travail mais, surtout, sur l'amélioration des conditions de travail. L'appel tardif, le peu de préparation dans nombre d'établissements ont fait que le mouvement a été inégalement suivi. Pourtant, parmi toutes les catégories du personnel, le mécontentement est réel.

Le personnel de service (les ATOSS) connaît déjà une réduction du temps de travail, à la suite du décret Sapin de la Fonction publique du 16 octobre, qui se traduit, comme dans le privé, par l'annualisation et la flexibilité des heures de travail, à effectifs constants. Concrètement, ils doivent effectuer 1 600 heures par an, sur un service variant entre 32 et 37 heures hebdomadaires, ce qui entraîne la réduction de leurs congés annuels de neuf à cinq semaines ! Et s'ils veulent conserver leurs vacances, on ne peut plus parler alors de RTT. Et comme cela se négocie au niveau de chaque établissement, cela ne les met pas en position de force pour se défendre.

C'est au tour des conseillers principaux d'éducation (CPE) d'être touchés par un décret sur la RTT, qui doit entrer en application en janvier. Jusque-là, ils devaient 39 heures hebdomadaires, dont 3 à leur libre disposition, sur 38 semaines (36 avec élèves, une après la sortie et une avant la rentrée). Le ministère veut leur ajouter une semaine de permanence aux petites vacances, fractionnable qui plus est, et des astreintes le soir ou le week-end, avec une récupération de 4 heures pour un week-end. Bref, en faisant une moyenne des obligations de service, la RTT les amènerait à effectuer 41 heures par semaine, contre 39 actuellement ! A cela s'ajoute la multiplication des tâches administratives ou d'encadrement des élèves.

Quant aux enseignants, s'ils ne sont pas concernés par une RTT, puisque le ministère considère que les 18 heures de cours hebdomadaires assurées par la plupart d'entre eux dans le secondaire équivalent à 36 heures de travail, ils ont eux aussi connu un accroissement des tâches administratives et vu leurs conditions de travail se dégrader. Les classes sont trop nombreuses, ne permettant pas d'aider comme il le faudrait les élèves en difficulté ; de nouvelles réformes ont été appliquées sans moyens supplémentaires ni heures dégagées pour permettre la concertation demandée, comme pour les PPCP (projet pédagogique à caractère pluridisciplinaire) en lycée professionnel ; en outre, la précarité se généralise : maîtres-auxiliaires, contractuels, vacataires, autant de statuts différents pour un même travail, sans sécurité d'emploi et avec des salaires différents mais tous inférieurs à ceux d'un titulaire.

Tout cela entraîne un ras-le-bol parmi le personnel de l'Education nationale, qui réclame une réelle amélioration de ses conditions de travail, par des créations de postes nécessaires donc massives pour toutes les catégories, la titularisation des précaires, la réduction du nombre d'élèves par classe et du nombre d'heures de cours pour les professeurs, pour leur permettre de se concerter et d'assumer le travail supplémentaire qui leur est demandé, c'est-à-dire des moyens financiers pour enseigner correctement et faire fonctionner les établissements dans de bonnes conditions.

A ces revendications, le ministère répond par une RTT qui n'en est pas une, sans augmenter les crédits ni créer un seul poste. Des économies qui se font sur le dos du personnel de l'Education nationale et des élèves.

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