Dans le monde

Immigrés retenus à Roissy : Le scandale continue

Les conditions d'accueil dans les " zones d'attente " de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, locaux où sont retenus les étrangers non admis en France à leur descente d'avion ou souhaitant déposer une demande d'asile, constituent un véritable scandale. Un scandale qui perdure quels que soient les gouvernements, en dépit des dénonciations répétées d'associations comme Amnesty International, le Syndicat de la magistrature, la Cimade et la Ligue des droits de l'homme.

Dans ces locaux, prévus pour accueillir 296 personnes, la police des frontières enferme couramment plus de 400, voire 500 personnes, hommes, femmes et enfants confondus. Ils restent ainsi plusieurs jours ou plusieurs semaines dans des conditions d'hébergement honteuses et humiliantes.

Si la loi sur l'immigration précise que ce maintien doit se faire dans des locaux assurant " des prestations de type hôtelier ", la réalité est bien différente. Une journaliste du Monde qui a réussi à s'introduire dans ces locaux a ainsi dénombré trente-neuf personnes entassées dans une pièce d'environ 25 mètres carrés, sans douche ni WC, ni même de paravent, et sans lit ! Ces personnes peuvent également rester plusieurs jours sans recevoir la moindre nourriture. En guise de justification, un membre de la police aurait répondu à la journaliste : " On ne peut pas nourrir tout le monde ! "

En principe, les étrangers ayant tenté de fuir des persécutions ou des menaces dans leur pays peuvent déposer une demande d'asile. Mais cette possibilité légale reste soumise à l'arbitraire de policiers qui souvent refusent d'enregistrer les demandes ou de fournir aux demandeurs les formulaires administratifs nécessaires, attendant que ces personnes se lassent et se laissent renvoyer, malgré les risques encourus, dans leur pays d'origine.

On le voit, de Pasqua à Vaillant, les conditions d'accueil faites aux étrangers les plus démunis ne changent pas. Les quelques droits qui leur ont été accordés sont allègrement bafoués, quant au simple respect des personnes, ce n'est pas là qu'il faut le chercher.

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