Voir : "Mariage tardif"30/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1741.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Divers

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Voilà une comédie grinçante qui dénonce la tradition des mariages arrangés et l'hypocrisie morale et religieuse dans une bonne partie de la société israéliennne aujourd'hui.

Zaza est israélien, il a 31 ans et fait le désespoir de ses parents, de ses oncles et tantes : bien que plutôt beau garçon, il reste célibataire. Mais hélas, pour Zaza, sa famille ne reste pas inactive : elle se démène pour lui trouver une femme, dans la plus pure - et surtout la pire - tradition des " mariages arrangés ". Certes, on ne lui imposera pas une femme qu'il ne veut pas mais on ne le lâchera pas tant qu'il ne sera pas marié, quitte à lui présenter plus de cent jeunes filles, bien entendu toutes meilleures les unes que les autres, du genre " travailleuse, de bonne réputation, qui ne court pas les rues ".

Zaza, assez indolent, se prête au jeu et enchaîne sans aucune conviction les cérémonies de présentation. Evidemment, l'amour n'a pas sa place dans ces mariages arrangés. Zaza dit d'ailleurs à l'une des jeunes filles : " Si Dieu réussissait à convaincre ma mère que l'amour existe, je croirais en lui ". Mais cette famille, persuadée de faire son bonheur malgré lui, devient haineuse quand elle découvre que Zaza vit un bel et vrai amour secret... avec une femme divorcée et mère d'un enfant. Voilà qui met en furie cette famille pour qui, suivant la morale et la tradition, une femme divorcée est une prostituée.

Tous les moyens sont bons pour briser ce couple.

Au nom de l'honneur et de la morale, cette femme est insultée et menacée par des hommes qui ne s'embarrassent pas de scrupules vis-à-vis de leur propre épouse, à laquelle ils ont été mariés sans amour. Les femmes, qui publiquement rivalisent de férocité envers l'amie de Zaza, savent en fait que leur propre vie a été gâchée, que leur mariage est une prison et envient confusément sa dignité, le courage qu'elle manifeste en choisissant sa vie, et lui envoient, furtivement, des signes de compassion ou de solidarité.

Le film dépeint des gens bien ordinaires et quelquefois attendrissants mais qui, par le mécanisme des moeurs et des coutumes réactionnaires et religieuses, se transforment de victimes en bourreaux.

Un film à voir et à faire voir.

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