Dans les entreprises

SNCF Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) : L'ancien magasin général va fermer

Le directeur des ateliers SNCF (EIMM) de Saint-Pierre-des-Corps vient d'annoncer la fermeture d'ici trois ans du service Approvisionnements (l'ex-Magasin général). Si les 125 magasiniers qui y travaillent ne seront pas licenciés, c'est tout de même bien une centaine d'emplois qui vont à terme être supprimés.

Construit en 1926 par la Compagnie de chemin de fer du Paris-Orléans, le Magasin général a employé jusqu'à 500 salariés. Il en comptait encore 300 il y a 20 ans, mais depuis 1982, il n'y a eu aucune embauche en dehors des deux embauches symboliquement octroyées - après plusieurs débrayages - pour les 35 heures.

La direction de la SNCF, comme toutes les entreprises, a adopté la politique du " zéro stock " pour les pièces de rechange. Elle sous-traite en outre de plus en plus l'approvisionnement au privé.

Seul le fait que certaines pièces du matériel sont spécifiquement ferroviaires a freiné cette soi-disant rationalisation des approvisionnements. Ayant ainsi progressivement sous-traité l'approvisionnement en outillage, puis toute la visserie, la boulonnerie et autres chiffons d'essuyage, papier hygiénique, etc., l'entreprise a d'autant réduit les effectifs.

La direction a annoncé que les stocks qui resteront fin 2004 seront transférés à Saint-Dizier en Haute-Marne, et que leur gestion sera assurée depuis Saint-Pierre par une petite équipe qui rejoindra l'atelier proprement dit. Mais que valent les promesses d'une direction qui affirmait hier encore que " l'activité généraliste " - c'est-à-dire la gestion et le stockage de pièces nécessaires à toute la SNCFet non simplement au matériel suivi par l'atelier de Saint-Pierre - serait maintenue !

Cette politique de la SNCF ne touche pas évidemment que les approvisionnements.

Jospin et Gayssot ne sont pas avares de discours sur la priorité qu'il faudrait accorder au rail par rapport à la route. La réalité de leur politique, ce sont les suppressions de services, les réductions d'effectifs, la privatisation rampante d'activités et, comme partout, l'application des 35 heures sans créations d'emplois en nombre correspondant. Cela est particulièrement criant à l'entretien du matériel et de la voie.

Les magasiniers du service Appro s'attendaient depuis longtemps à la fermeture du site, fermeture à laquelle ils se sont opposés bien des fois. Aujourd'hui, ils comptent bien exiger de la direction la garantie d'être reclassés sur le site de Saint-Pierre-des-Corps, et à leurs conditions.

Le directeur est venu s'expliquer mardi 20 novembre devant tout le personnel rassemblé. Il a pu mesurer la détermination des nombreux travailleurs qui l'ont interpellé, et entendre quelques paroles bien senties.

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