Autobus Artésiens(62) : Quatre semaines de grève30/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1741.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Autobus Artésiens(62) : Quatre semaines de grève

Aux Autobus Artésiens, société de transports publics, regroupant 217 personnes dont la direction se trouve à Béthune mais les bus sillonnent toute la région (Lens, Béthune, Bruay-Labuissière... dans le Pas-de-Calais), entre 70 et 80 salariés sont en grève depuis le 2 novembre (surtout des chauffeurs, mais aussi des employées, des mécaniciens...).

Nous transportons tous les jours de nombreux passagers, dont 12 000 élèves qui, à cause de notre grève, sont gênés pour aller à l'école, mais beaucoup de parents ou de professeurs nous apportent leur solidarité car ils voient la dégradation de nos conditions de travail et ils en ont marre, eux aussi, des conditions dans lesquelles sont transportés leurs enfants (bus surchargés, retards, etc.).

Nous réclamons des négociations sur les 35 heures, des augmentations de salaire, un 13e mois et le paiement du " temps à disposition "...

En plus, nous nous élevons contre les méthodes du directeur, méprisant, qui insulte parfois certains ou certaines d'entre nous. Il n'a même pas mis le Comité d'entreprise au courant du rachat récent de 57 % des parts de la société par le groupe Connex, une filiale de Vivendi.

Aux Autobus Artésiens, un chauffeur gagne de 6 000 F à 7 300 F net par mois alors qu'il commence sa journée à 6 h 15 pour rentrer au garage à 19 h 10 par exemple, et ce 6 jours sur 7 (quelquefois même le dimanche). Un mécanicien avec 19 ans et 3 mois dans l'entreprise gagne 5 800 F par mois, une employée de bureau avec 20 ans d'ancienneté n'atteint pas 6 000 F. Mais être à temps complet va devenir un luxe car la direction multiplie les temps partiels. Par exemple, une femme conductrice est embauchée en " contrat intermittent ", ce qui veut dire qu'elle ne fait que les bus scolaires (6 h 30 par jour) et n'est donc pas payée pendant les vacances scolaires. Pour elle, 5 200 F, c'est un bon mois, puisqu'en juillet par exemple, il n'y a rien. Et ce genre de contrat augmente.

La direction emploie aussi de plus en plus de contrats de qualification, des " apprentis " donc, qu'elle laisse conduire seuls, sans tuteur, et c'est tout bénéfice pour elle puisqu'ils sont en partie payés par les Assedic (ils touchent 3 650 F/mois).

Depuis le début de la grève, le directeur refuse de négocier et oscille entre harcèlement et chantage. C'est pourquoi, depuis le 24 novembre, c'est le PDG du groupe qui vient négocier, on verra ce qu'il a à nous donner... Nous, tant que nous n'avons pas satisfaction, nous sommes déterminés à tenir le coup !

Partager