PARE : Les patrons attaquent, le gouvernement laisse faire16/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1739.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

PARE : Les patrons attaquent, le gouvernement laisse faire

L'UNEDIC, qui prévoyait un excédent de 1,4 milliard de francs en 2001 et de 1,1 milliard de francs en 2002, craint une baisse des ressources due au " ralentissement économique ". Deux syndicats CGT et FO ont annoncé mercredi 7 novembre qu'ils comptaient demander, par conséquent, le gel de la baisse des cotisations chômage. C'est en effet lors de la renégociation de la convention de l'UNEDIC, qui a donné naissance au PARE (plan d'aide au retour à l'emploi), que le MEDEF avait réussi à imposer pour lui-même cette baisse de ces cotisations.

A cette annonce évidemment, Ernest-Antoine Seillière a aussitôt protesté : "Il est possible que l'on soit arrivé à un point où les mesures contenues dans la nouvelle convention ne peuvent plus s'appliquer (...) Si tel était le cas, si nous gelons cette baisse des cotisations, nous remettrons également en cause la fin de la dégressivité des allocations chômage versées aux chômeurs. On ne fera pas l'un sans l'autre !". Le patron des patrons exerce son chantage habituel, mais il s'appuie de plus sur une "clause de sauvegarde" du PARE qui prévoit qu'en cas de "retournement de conjoncture", la non-dégressivité pourrait être remise en cause. Pourtant, cette non-dégressivité était l'argument du gouvernement pour présenter le PARE comme une grande avancée pour les chômeurs. On voit ce qu'il en est !

Le PARE a été dicté sous la pression patronale, pression que le gouvernement n'a bien sûr pas du tout cherché à contrer dans le sens de l'intérêt des travailleurs. Ainsi par exemple, même si la menace de se voir radier des ASSEDIC au bout de trois propositions d'emplois refusées ne figure plus dans la mouture définitive du PARE, l'esprit reste absolument le même. Les chômeurs sont soumis aux mêmes pressions pour accepter n'importe quel travail, même dur, même sous-payé. Et ils s'entendent dire qu'ils n'ont pas le droit de refuser sous peine d'être radiés.

"Près de cinq chômeurs sur dix ne sont pas indemnisés" souligne un syndicaliste de Force Ouvrière. Les patrons sont responsables du chômage et il serait normal que leurs cotisations non seulement ne baissent pas, mais soient encore plus importantes, et ce sans contrepartie. Il serait normal aussi qu'au lieu d'être radiés dès que possible, sous n'importe quel prétexte, tous les chômeurs soient indemnisés.

Mais le problème n'est pas seulement une bonne indemnisation, c'est de maintenir les emplois existants et d'en créer de nouveaux. C'est que tout le monde puisse avoir un travail, selon ses forces et ses capacités, un travail qui lui permette de vivre. Quitte à diminuer les profits patronaux.

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