Nestlé Beauvais (Oise) : La direction impose quinze jours de chômage technique16/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1739.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nestlé Beauvais (Oise) : La direction impose quinze jours de chômage technique

Après avoir annoncé la suppression de 168 emplois d'ici à deux ans sur l'usine de Beauvais, qui produit les surgelés Maggi (ex-Findus) et les crèmes glacées Gervais, Nestlé vient de récidiver en programmant deux semaines de chômage technique pour la majorité du personnel des Surgelés, soit à peu près 700 personnes sur un effectif total de 1 051.

La direction justifie cette mesure par une baisse de production de 11,6 % par rapport à l'année précédente. Elle affirme "ne pas pouvoir assurer du travail à tout le monde", et impose la fermeture complète de l'usine pendant une semaine, et une deuxième semaine de chômage technique par roulements.

Compte tenu de l'indemnisation de 50 % par l'Etat, nous allons tous perdre brutalement entre 1 200 F et 1 800 F selon nos salaires. Mais Nestlé n'envisage pas un instant de mettre la main à la poche pour compenser notre manque à gagner. Cela ne lui coûterait pourtant qu'un million de francs, soit une semaine de profit (55 millions sont versés aux actionnaires pour 2001), deux millions tout au plus si Nestlé prenait en charge la participation de l'Etat. Ce serait pourtant la moindre des justices que ce chômage technique soit payé par les bénéfices des actionnaires, plutôt que sur l'argent des impôts ou sur nos salaires.

Le chômage technique a débuté le lundi 5 novembre pour une partie du personnel. Pour la plupart nous avions été prévenus par lettre, certains même par téléphone. Une partie s'est quand même présentée au travail. Le chef du personnel nous attendait, et sans même dire bonjour, nous a montré la porte !

Cela a provoqué de l'amertume et de la colère, particulièrement parmi les ouvrières. "Je n'ai pas demandé à faire du chômage !", "Nous faire ça à la veille des fêtes, quand on a prévu des dépenses !", "Et comment vais-je rembourser mon crédit ?" "Je vais être obligée de prendre sur mes économies" : il a eu droit à une série d'apostrophes d'autant plus justifiées que, le même jour, la cadence de travail passait de 40/42 "charges" à 45/47, soit une élévation de cadence de 12,5 % !

Partager