La conférence de l'OMC : L'emprise des pays riches16/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1739.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans le monde

La conférence de l'OMC : L'emprise des pays riches

La réunion des 142 délégations de pays représentés à Doha, au Qatar, à la quatrième conférence mondiale de l'OMC (l'Organisation mondiale du commerce) a vu l'adhésion de la Chine à cet organisme et a finalement abouti à un accord concernant la fabrication et la vente de médicaments génériques, même si les autres points abordés n'ont pu déboucher sur une position commune. L'inverse serait d'ailleurs surprenant, tant les intérêts économiques entre pays pauvres et pays riches sont opposés, rendant tout accord global improbable.

Derrière les palabres et la mise en scène de ces conférences, il y a une tentative d'essayer de réguler le commerce mondial, non dans l'intérêt des peuples de la planète, mais dans celui des entreprises de l'agroalimentaire et de l'industrie qui cherchent des débouchés à leurs produits. Il s'agit pour ceux-là de trouver l'équilibre entre le protectionnisme, où les droits de douane élevés favorisent la vente de produits nationaux sur le territoire de chaque Etat, et le libéralisme qui facilite l'exportation. Ainsi, pour l'agriculture : les Européens, qui subventionnent les exploitations agricoles, ne sont pas favorables à un abaissement des droits de douane (40 % environ actuellement), tandis que les pays du Tiers Monde souhaitent les voir baisser afin d'exporter plus facilement.

C'est surtout à propos des médicaments génériques que les représentants des Etats se sont affrontés. Les Etats-Unis et la Suisse, possédant tous deux de puissantes industries pharmaceutiques, se sont bien évidemment déclarés partisans de la protection des brevets pour les médicaments, ce qui augmente leurs tarifs et exclut la plupart des pays pauvres du droit à la santé.

L'accord actuel, qui autorise la vente de produits génériques en cas de "crise de santé publique", a été utilisé par les Etats-Unis dernièrement dans le cas des antibiotiques contre l'anthrax fabriqués par la firme allemande Bayer ; mais, selon eux, le traitement du sida, avec ses 36 millions de malades et 14 millions de morts dans le monde, ne présentait pas cette situation de crise permettant à un pays d'utiliser un médicament sans l'autorisation du détenteur de brevet ou à l'acheter à un autre pays où il coûte moins cher. Finalement, l'accord conclu par l'OMC assouplit quelque peu cette notion de propriété intellectuelle concernant les brevets pharmaceutiques.

Mais pour le reste, la conférence de Doha, comme les précédentes, confirme la domination des pays impérialistes sur la planète. Et s'ils semblent faire quelques concessions, c'est avant tout dans le but de pouvoir au bout du compte étendre un peu plus leur emprise, y compris dans les pays pauvres.

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