Le 9 mai, des habitants de Fouquereuil (Pas-de-Calais) ont bloqué quelques heures la circulation à proximité de la gare du fret ferroviaire. Ils protestaient contre le transport par la route des déchets ménagers provenant de Dunkerque jusqu'à la décharge d'Hersin-Coupigny. Depuis deux ans, ils ont dû supporter le bruit, les dangers de la circulation occasionnés par le six trajets journaliers effectués par trois camions. Les odeurs aussi, parce que, pour faire des économies, les conteneurs remplis d'ordures ménagères ne sont pas clos.

Depuis 1991, les dirigeants de la Communauté urbaine de Dunkerque savaient que leur incinérateur n'était pas aux normes antidioxine exigées par la Communauté européenne. Mais ils n'ont pas fait effectuer les travaux nécessaires dont ils estimaient le coût trop élevé.

Aussi, en juin 1998, après une enquête ministerielle qui mettait à jour un taux très élevé de dioxine, l'incinérateur fut fermé en catastrophe et les déchets bientôt expédiés à plus d'une centainede kilomètres, dans une décharge choisie parce que moins chère que le service d'un incinérateur.

Devant la protestation des riverains, l'organisateur du déplacement des déchets, Delebarre, le président (PS) de la Communauté urbaine de Dunkerque, fait mine d'approuver leur manifestation, mais ne remet pas en cause le transport lui-même.

Pour faire patienter la population, on explique à celle-ci dans la presse que le transport par route serait remplacé à l'horizon 2003 par un transport complet par rail, avec la remise en service de la ligne ferroviaire Bruay-Bully, fermée depuis 1976. Mais la réouverture de cette ligne n'est programmée, au mieux, que pour la mi-2005, selon les responsables de la région Nord-Pas-de-Calais. Soit même après la mise en place du nouvel incinérateur de Dunkerque prévue, elle, en 2004.

Si les riverains ne veulent pas subir cette situation pendant des années, ils doivent donc continuer à ne compter que sur leur détermination.