Europe - Session de mai du Parlement européen : De Strasbourg à... Londres18/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1714.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Europe - Session de mai du Parlement européen : De Strasbourg à... Londres

"L'éducation et la formation des jeunes Européens, à la lumière des nouvelles technologies" étaient annoncées comme "un des grands thèmes" de cette session du Parlement européen à Strasbourg. Plusieurs rapports y étaient consacrés, assaisonnés de grandes déclarations de bonnes intentions et de quelques constats plus réalistes. Ainsi, en 2000, promue "année des langues" par les Communautés européennes, on était encore loin de l'objectif proclamé de la maîtrise de deux langues, en plus de la sienne, par les scolaires, et même de l'apprentissage d'une autre langue. Cela d'abord, faute de moyens. Les députés européens se sont donc rabattus sur des objectifs qu'ils n'auront aucune difficulté à atteindre, ce "paquet" sur l'éducation leur ayant donné matière à redire qu'il s'agit aussi... de "fournir un support technique et financier" aux entreprises ou d'adapter les jeunes "aux besoins du marché du travail".

En effet, quel que soit le sujet abordé, on peut sans grand risque parier que le Parlement européen ne manque pas une occasion de montrer combien les intérêts des entreprises et de leurs propriétaires lui tiennent à coeur.

Durant cette session, on l'a constaté à nouveau avec la présentation du rapport sur les grandes orientations économiques des Etats de l'Union européenne, les députées européennes de Lutte Ouvrière ont voté contre ce rapport qui, disent-elles, glorifie les "politiques patronales et antiouvrières menées par les Etats". C'est une "approbation du fonctionnement actuel de l'économie", nullement remis en cause par des amendements exprimant des préoccupations écologistes ou encore par celui qui proposait "l'instauration d'une taxe de type Tobin sur les mouvements de capitaux, notamment ceux à caractère spéculatif, de manière à mieux les contrôler".

Les trois élues de Lutte Ouvrière se sont abstenues sur ce dernier point pour, ont-elles expliqué, ne pas mêler leur vote à celui des "partisans les plus acharnés de l'ordre capitaliste (qui) n'acceptent même pas une imposition aussi dérisoire du capital qu'est la taxe Tobin". Mais si l'avalanche actuelle de suppressions d'emplois dans certaines des plus grandes entreprises de l'Union européenne montre une chose, c'est qu'il s'agit là non pas de prétendus débordements spéculatifs mais du "fonctionnement habituel de tout un système économique dont le moteur est le profit et l'enrichissement capitaliste". Et ce ne sont pas des gestes symboliques, qui se veulent plus ou moins moralisateurs telle la taxe Tobin, qui pourraient protéger les travailleurs contre l'avidité du patronat.

Arlette Laguiller a profité de la venue de FR3 (qui faisait un reportage sur son activité de parlementaire européenne) pour le rappeler en allant, avec ses camarades Armonie Bordes et Chantal Cauquil, retrouver des employés de Marks et Spencer, en centre-ville, menacés de licenciements avec celles et ceux de dizaines d'autres magasins en Europe de ce grand groupe. Leur apporter notre soutien, c'était aussi essayer de faire que la télévision parle à nouveau du combat des salariés de Marks et Spencer. Cela a été également l'occasion de rencontrer des employées du magasin qui avaient décidé d'aller à Londres manifester leur colère contre leur patron licencieur, avec des délégations de travailleurs de toute l'Europe.

Jeudi 17 mai, le Parlement de Strasbourg devait décider d'un statut des "partis européens", et des subventions qui l'accompagneront. Un sujet d'importance pour les états-majors des groupes parlementaires européens, de la droite aux sociaux-démocrates, en passant par les Verts et les centristes. Quant à nous, ce jour-là, nous allions manifester à Londres avec les travailleurs de Marks et Spencer...

Le Parlement européen a reçu aussi la visite, mardi 15 mai, d'une centaine de personnes manifestant dans la cour du bâtiment contre le gouvernement turc (candidat à l'entrée dans l'Union européenne) qui réprime et laisse mourir les grévistes de la faim dans ses prisons. Nos trois députées sont allées à leur rencontre et les ont assurées de leur soutien.

Par contre, le lendemain matin, des députés de droite ont interpellé la présidente du Parlement qui, selon eux, ne devrait pas tolérer de telles manifestations...

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