Nos lecteurs écrivent : La précarité version Education nationale17/11/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/11/une-1688.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Nos lecteurs écrivent : La précarité version Education nationale

Les GRETA sont des Groupements d'établissements scolaires qui gèrent la formation des adultes. Mes camarades de travail et moi-même sommes contractuels de l'Etat, payés par un lycée. Après avoir eu des contrats de dix mois, pour certains depuis des années, nous nous sommes vu imposer des contrats de trois mois, un mois, voire des vacations (travail sans contrat, payé aux heures faites), avec des temps de travail variant de 50, 70, 80 à 100 %.

Au mois d'octobre, prévenu par une camarade du service gestion, nous avons appris que nous n'aurions pas de salaire à la fin du mois, ni même d'avance sur salaire comme auparavant.

Après de multiples coups de téléphone au comptable de l'établissement, celui-ci a prétendu qu'il appliquait la procédure légale. Nos contrats doivent être donnés au rectorat et à des autorités de tutelle (préfecture, Conseil régional...). Ces instances décident de leur validité. Elles les rendent exécutoires après un long délai. 80 % de notre salaire est alors versé le mois suivant ! Par exemple, la mise en fonction est au 1er octobre, le contrat n'est viable qu'à partir du 6 novembre ; alors seulement un acompte est possible jusqu'à régularisation fin novembre. Pour les contrats d'un mois renouvelés, il faut se débrouiller avec des acomptes successifs, toujours versés à retardement.

Alors nous nous sommes mis en colère et avons décidé de nous réunir en exigeant la présence du chef d'établissement. Celui-ci s'est réfugié derrière la loi indiquant : "Ce délai est légal, ce qui se faisait jusqu'alors ne l'est pas". Il a invoqué le refrain de la "conjoncture difficile". Face à ce mépris, nous avons réagi fermement en exigeant d'être payés de suite, sinon nous arrêtions de travailler.

Nous avons reçu un chèque le 31 octobre : on voit donc qu'il y a plusieurs façons d'appliquer la loi !

Lors d'une nouvelle réunion, nous avons eu droit au couplet sur les comptabilités des établissements scolaires. Mais le chef d'établissement et le comptable zélé ont bien été obligés de répondre à nos revendications : désormais nos contrats devront être établis un mois à l'avance, avec des durées plus longues.

Voilà comment se développe la précarité dans la fonction publique et comment des économies se font dans l'Education nationale au mépris des salariés et des stagiaires.

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