Leur société

Massacres d’hier... et d’aujourd’hui !

Que de contorsions parmi le personnel politique français au Sénat, lors de l'adoption d'un texte reconnaissant le génocide arménien !

Devant les protestations de la Turquie, Chirac et Jospin se sont quasiment immédiatement excusés, dans un communiqué déclarant qu'il s'agit d'un vote "à l'initiative du pouvoir parlementaire et qui relève de sa responsabilité", "pas une appréciation sur la Turquie d'aujourd'hui", et que "la France souhaite, avec la Turquie, garder des relations de coopération étroite dans tous les domaines".

Et tous maintenant tentent d'édulcorer encore plus ce vote, arguant du fait que ce texte n'a pas besoin de décrets d'application, et donc n'a pas à être soumis par le gouvernement au Parlement, bref, qu'il devrait, tout comme le vote de l'Assemblée nationale sur le même sujet, en mai 1998, être mis silencieusement sous le boisseau et rangé sans plus de bruit aux oubliettes.

Que c'est beau, quand même, ce respect autoproclamé des droits de l'homme, où l'on condamne sur la pointe des pieds, d'un murmure bien senti, des génocides dont les victimes sont hélas mortes et enterrées depuis longtemps !

Car des Arméniens, malheureusement, il n'y en a plus guère en Turquie, depuis que, pris en tenaille par le jeu des grandes puissances dans la région, ils furent massacrés non seulement en 1915, pendant la Première Guerre mondiale où, occupant des zones turques comme russes, ils furent accusés par la Turquie alliée à la Triple Alliance de collusion avec la Russie membre de l'Entente, mais aussi précédemment en 1894-1896, et ensuite en 1919-1920 par l'armée kemaliste remettant en cause le dépeçage de la Turquie à la fin de la Première Guerre mondiale.

Par contre, il y a encore en Turquie des Kurdes que les autorités turques massacrent toujours, mais de cela pas un mot. Au rythme où vont ces reconnaissances publiques, calculons : combien d'années ou de décennies faudra-t-il, avant que l'on évoque publiquement des massacres, commis, eux, sous la responsabilité directe de l'impérialisme français, comme ceux du Rwanda ?

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