Oui à la révolte palestinienne ! Non à l'antisémitisme !20/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1684.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

Oui à la révolte palestinienne ! Non à l'antisémitisme !

Les affrontements entre Palestiniens et armée israélienne ont fait dans les derniers jours plus d'une centaine de morts pour la plupart palestiniens. Les jeunes Palestiniens qui dans la rue font face à une armée utilisant chars, hélicoptères de combat et armes à feu, ont toutes les raisons de se révolter.

Depuis 1948, date de la création de l'Etat d'Israël, les Palestiniens ont été peu à peu repoussés sur des territoires de plus en plus exigus. Ils vivent en majorité dans la misère, comme dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie, dans les camps de réfugiés au Liban ou en Jordanie, quand ce n'est pas comme citoyens de seconde zone en Israël. Beaucoup travaillent en Israël aux métiers les plus durs, et à condition que la frontière ne leur soit pas fermée, auquel cas ils sont privés de toute source de revenus.

De 1987 à 1993, l'Intifada, la révolte des pierres, ce soulèvement de la jeunesse palestinienne, avait ouvert sur la base d'un certain rapport de forces, une négociation des droits pour le peuple palestinien. Mais des dirigeants tels Yasser Arafat, se sont empressés d'accepter la direction d'une "Autorité" palestinienne qui se résume pour l'essentiel à une police destinée à maintenir un ordre inacceptable contre les Palestiniens eux-mêmes. En fait, ces territoires "autonomes" sont des bouts de zones les plus pauvres où les Palestiniens ont été parqués sous surveillance militaire, à la fois palestinienne et israélienne. Ces dirigeants nationalistes ont marchandé la cause de leur peuple sans tenir leur engagement premier : leur donner un Etat indépendant.

Conséquence de l'impasse de cette politique d'Arafat, les Palestiniens se retrouvent en grande partie aujourd'hui derrière des intégristes, en clair une extrême droite diffusant les préjugés les plus réactionnaires y compris le racisme anti-juif. On voit malheureusement des retombées de cette politique ici même, en France, avec la montée de l'antisémitisme et des attentats contre des synagogues ou des magasins censés appartenir à des Juifs. Si la population palestinienne a toutes les raisons de se révolter, se ranger derrière les partis intégristes ne peut en rien servir ses intérêts. L'extrême droite est toujours l'ennemie des pauvres et donc aussi du peuple palestinien.

La montée de l'extrême droite du côté palestinien fait écho à celle du côté israélien. Le général Sharon, responsable des massacres de civils palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila au Liban en 1982, et qui est maintenant appelé à entrer au gouvernement israélien, en est un des représentants. Le nationalisme israélien et le racisme anti-arabe ne servent pourtant, eux non plus, en rien les Juifs d'Israël mais constituent un terrible poison. Avec la création de cet Etat, beaucoup de Juifs rescapés de l'extermination nazie pensaient avoir une vie enfin normale. Malheureusement, dès le début les puissances impérialistes ont appuyé l'Etat d'Israël dans le but de le faire servir de gendarme contre tous les peuples du Moyen Orient pour la défense de leurs intérêts économiques dans la région. Et les dirigeants sionistes ont joué le jeu.

Les Israéliens ont ainsi été conduits à vivre dans un camp retranché, sur un pied de guerre perpétuel, comme oppresseurs des Palestiniens, voilà où a mené la politique nationaliste. Un peuple qui en opprime un autre n'est pas un peuple libre. On voit bien d'ailleurs aujourd'hui que la création de cet Eta n'a pas éradiqué l'antisémitisme, au contraire. Le nationalisme est un piège pour tous les opprimés. L'intérêt du peuple israélien aujourd'hui est d'abord de reconnaître le droit du peuple palestinien d'avoir son propre Etat et de pouvoir vivre sur ses terres.

Et par delà, la seule véritable solution pour tous serait que les travailleurs et les opprimés de la région, arabes et aussi juifs, s'unissent pour renverser l'ordre social, abolir les frontières et les dictatures, s'émanciper du joug des impérialistes qui décident de tout et des bourgeoisies nationales à leur service.

Editorial des bulletins d'entreprise de la minorité du 16 octobre 2000

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