Usine Cellatex : Ce sont les patrons les pollueurs28/07/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/07/une-1672.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Usine Cellatex : Ce sont les patrons les pollueurs

Au moment où les travailleurs en grève de Cellatex ont déversé quelques milliers de litres d'acide dans une rivière pour faire pression - avec succès - sur les pouvoirs publics, on a entendu quelques bonnes âmes écologistes protester contre cette pollution. Apparemment, la vie des poissons et des plantes aquatiques a pour ces gens-là plus d'importance que le sort des ouvriers ; et l'on n'a pas l'habitude de les entendre protester avec tant de véhémence contre les fermetures d'usine et les licenciements.

Mais même dans le strict domaine de l'écologie, ce ne sont pas les travailleurs de Cellatex qu'il faut montrer du doigt, mais bien leurs patrons. Car les 3 500 litres d'acide qu'ils ont déversés dans la rivière représentent, pour reprendre les propos d'un ouvrier au journal Libération, " moins que ce qu'on balance toutes les semaines "... Cette petite entreprise de 153 salariés détenait en effet la triste performance d'occuper la première place du " palmarès " des usines les plus polluantes du pays pour les rejets de zinc, la deuxième pour les hydrocarbures et la 23e pour les composés organiques volatils. Les patrons successifs - dont Rhône-Poulenc - ont traité avec le plus parfait mépris les demandes des pouvoirs publics de fabriquer une station d'épuration... demandes pas très pressantes il est vrai, puisque une seule recommandation, en tout et pour tout, a été déposée en 1994 par la Direction régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement.

Et tout récemment encore, le 1er juin dernier, une fuite dans une cuve vétuste a rejeté dans la même rivière entre 10 000 et 65 000 litres d'acide - on est bien loin des 3 500 litres déversés par les ouvriers - sans que ni les pouvoirs publics, ni la presse... ni les écologistes ne s'en émeuvent vraiment.

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