Espagne, Congrès du PSOE : Le nouveau secrétaire général Zapatero dans la ligne d'une politique anti-ouvriere28/07/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/07/une-1672.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne, Congrès du PSOE : Le nouveau secrétaire général Zapatero dans la ligne d'une politique anti-ouvriere

C'est finalement José Luis Rodriguez Zapatero qui a été élu secrétaire général du PSOE, le parti socialiste ouvrier Espagnol, lors du 35e Congrès de ce parti, qui s'est déroulé du 21 au 23 juillet, avec une très faible avance sur un autre rénovateur, Bono.

Zapatero, parlementaire socialiste depuis 1986 et secrétaire du PSOE dans la province de Castille depuis dix ans, est pourtant présenté comme une figure neuve du PSOE, représentant une nouvelle génération de dirigeants n'ayant jamais eu de responsabilités gouvernementales. Il est probable que cette image lui ait rapporté un bon nombre de voix.

Mais cela ne l'empêche pas de se revendiquer de la politique générale des trois années de gouvernements socialistes ; et d'affirmer sa fidélité à la figure de F. Gonzalez. C'est-à-dire qu'il assume l'héritage de cette politique de reconversions sauvages, le chômage massif, la précarité, la sale guerre contre l'ETA. Quant à son programme économique, il a été mis au point par Carlos Solchaga, ancien ministre socialiste de l'Economie, responsable d'une politique antiouvrière agressive et homme-lige du patronat.

Le nouveau secrétaire général et son courant, Nouvelle voie, se situent finalement dans le sillage du blairisme et du social-libéralisme. Les travailleurs espagnols n'ont rien à attendre de ces politiciens réformistes, et d'un PSOE toujours prêt à servir les intérêts de la bourgeoisie.

Un congrès marqué par les reculs électoraux et les luttes de clans

Ce 35e congrès du PSOE a été largement marqué par la crise, qu'a connue le Parti à la suite des élections générales de mars dernier - élections au cours desquelles le Parti Populaire (PP) de droite a obtenu la majorité absolue. Cet échec électoral avait conduit Joachin Almunia, jusqu'alors secrétaire général du Parti, à la démission. Depuis, le Parti était dirigé par une commission qui réglait les affaires courantes.

Mais cette crise reflétait le fait que le PSOE, après treize années de gouvernement socialiste sous la direction de Felipe Gonzales, ait perdu le pouvoir en 1996 au profit du PP de José Maria Aznar. Depuis lors le Parti, discrédité par les scandales liés à la corruption des précédents gouvernements socialistes, après avoir mené pendant des années une politique sévèrement antiouvrière, n'a jamais réussi à se donner une nouvelle image et un nouveau dirigeant. La lutte pour le contrôle du Parti s'est déchaînée entre les différentes fractions, à l'échelle de tout l'appareil du Parti.

Depuis l'échec de mars 2000, la lutte pour le pouvoir entre les différents clans, et le manque d'un dirigeant ayant suffisamment de poids pour faire face au candidat de droite Aznar, se sont encore aggravés, comme l'a montré le 35e congrès du mois de juillet. C'est ainsi qu'il n'y a eu pas moins de quatre candidats au poste de secrétaire général ; trois d'entre eux (Zapatero, Bono et Rosa Diez) faisant partie de la fraction dite rénovatrice, majoritaire à la direction mais divisée en plusieurs factions ; et la quatrième, Matilde, appartenant à la fraction dite " Guerriste ", du nom de l'ancien vice-secrétaire général du Parti, Alfonso Guerra, qui disait se situer à la gauche du Parti.

Par ailleurs, les discussions se sont focalisées sur le mode d'élection du secrétaire général - l'élection devait-elle être à un ou deux tours ? - sur le pourcentage de votants qu'il faudrait recueillir pour obtenir la victoire, sur l'avenir des primaires, les alliances entre les candidats, et le rôle que devrait jouer un Felipe Gonzales toujours présent.

C'est dire combien ces dirigeants du PSOE sont loin des préoccupations et des problèmes des travailleurs.

Les références dont se réclamaient les uns et les autres candidats, avec plus ou moins de nuances, allaient de la " Troisième voie " de Tony Blair et du social-libéralisme chrétien, jusqu'au socialisme de Jospin. Bref, la peste ou le choléra. Mais avec un langage un peu plus à gauche ou un peu plus à droite, plus ou moins critique contre la direction actuelle, les quatre candidats provenaient de l'appareil. Le gagnant lui-même, Zapatero, était appuyé lors des primaires par Almunia. En définitive, tous, dans une plus ou moins grande mesure, portent une part de responsabilité dans les politiques anti-ouvrières du PSOE.

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