USA - Russie : " terrorisme international " et marchands de canons16/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1666.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

USA - Russie : " terrorisme international " et marchands de canons

Clinton est allé à Moscou rencontrer Poutine, tenant à afficher les meilleures relations avec le nouveau président russe.

Il y a quelques semaines, les dirigeants du monde impérialiste faisaient, un peu, semblant de s'indigner des massacres de l'armée russe en Tchétchénie. Maintenant ils n'en parlent plus, ou juste en passant.

Les représentants de l'Union européenne ont ainsi déclaré reconnaître à la Russie le droit de lutter contre le " terrorisme international ", expression qui, dans la bouche des dirigeants russes, désigne les indépendantistes tchétchènes. Et quand le porte-parole de Poutine a récemment annoncé que l'armée russe pourrait attaquer l'Afghanistan, accusé par le Kremlin de soutenir et armer les combattants tchétchènes, nul chef d'Etat occidental n'a bronché. Si Poutine cherche ainsi à rétablir un minimum d'ordre, non pas tant en Tchétchénie que sur les frontières sud-asiatiques de l'ex-Union soviétique, les puissances impérialistes n'y ont pas grand-chose à redire. D'autant qu'en 1999 les USA avaient eux-mêmes bombardé l'Afghanistan des taliban, sans succès, en invoquant les nécessités de la lutte contre ledit " terrorisme international ".

Est-ce de cela que Clinton est allé s'entretenir avec Poutine ? En tout cas, c'est en s'abritant derrière ce prétexte commun qui sert à Washington et à Moscou à justifier certains de leurs agissements, que Clinton a cherché à convaincre Poutine de soutenir son nouveau projet de " bouclier anti-missiles ".

Du temps de l'URSS, en 1972, les USA avaient signé avec Moscou un accord réglementant le déploiement d'armes antimissiles entre les deux Super-Grands. L'URSS ayant disparu fin 1991, il n'y a plus qu'une super-puissance, les Etats-Unis. Mais l'accord de 1972 reste toujours en vigueur. Et pour passer outre, les dirigeants américains ne peuvent même plus, vis-à-vis de leur opinion comme du reste du monde, invoquer une prétendue menace soviétique, comme Reagan dans les années quatre-vingt, quand il avait lancé son programme de " guerre des étoiles ". Alors, Clinton sort un autre prétexte, celui de ce qu'il appelle les " Etats voyous ", " Etats parias ", présentés comme la cause du " terrorisme international ".

Partager