Fromagerie Picon (Saint-Félix - Haute-Savoie) : La direction provoque la colère28/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1659.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fromagerie Picon (Saint-Félix - Haute-Savoie) : La direction provoque la colère

Jeudi 13 avril, les salariés de la fromagerie Picon de Saint-Félix, près d'Annecy, apprenaient que le groupe Bel, dont Picon est une filiale, avait décidé la fermeture pure et simple de l'usine de Saint-Félix, d'ici à juin 2001.

Picon, racheté par le groupe Bel en 1968, emploie actuellement 400 salariés. L'usine est spécialisée dans la fabrication de fromage fondu : " Vache qui rit ", " Pik " et " Croq "... En 1999, l'usine de Saint-Félix a réalisé 17 millions de francs de bénéfices. Quant au groupe Bel, il a affiché un résultat net de 421 millions de francs en 1999, en augmentation de 9 % par rapport à 1998.

Rien ne justifie donc cette décision de fermeture, si ce n'est le désir du groupe Bel d'augmenter encore ses profits, au détriment des travailleurs.

A 337 d'entre eux, la direction propose des mutations dans d'autres sites, à Dole et Lons-le-Saunier dans le Jura et même à Bar-le-Duc dans la Meuse ! Mais bon nombre de travailleurs de Picon ont leur conjoint qui travaille dans une usine à côté, comme Tefal. Quant aux couples qui sont employés tous les deux à Picon, la perspective de tout laisser pour aller à près de 200 km ou plus ne leur sourit guère. Rien ne garantit d'ailleurs que Bel ne fermera pas, d'ici quelques années, les sites vers lesquels il propose aujourd'hui des mutations. Car à entendre la direction, c'est toute la filière du fromage fondu qui est actuellement menacée par la concurrence mondiale.

Alors, dans l'immédiat, c'est la colère qui prévaut. Dès l'annonce des projets de la direction, toute l'usine a débrayé 4 heures et toute la journée du lendemain. A nouveau en grève, vendredi 21 avril, les travailleurs de Picon ont manifesté dans la rue principale de Saint-Félix, provoquant un bon bouchon sur cette nationale très fréquentée qui relie Annecy à Chambéry.

Aux cris de " Pik et Croq... et crève " ou de la " Vache... qui vire ", les manifestants ont affirmé leur détermination à ne pas accepter les mauvais coups de Bel !

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