Fonderie Valfond (Bléré - Indre-et-Loire) : En grève !28/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1659.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderie Valfond (Bléré - Indre-et-Loire) : En grève !

La fonderie Valfond à Bléré, qui compte près de quatre cents salariés (plus des CDD et des intérimaires), est en grève depuis le mercredi 19 avril.

Le 31 mars, les débrayages organisés dans les trente-trois usines du groupe (10 000 personnes au total) contre les propositions patronales concernant la mise en place des 35 heures, avaient bien marché à Bléré, avec une participation de 90 % des salariés. Cette action n'ayant permis aucune avancée concrète, et devant l'arrogance de la direction, les ouvriers se sont mis en grève le 19 avril avant même que les syndicats le leur proposent. L'intersyndicale FO-CGT avait prévu des débrayages pour le lendemain mais c'est une grève totale et reconduite chaque jour qui débutait le jour même.

Dans les projets de la direction, les ouvriers voient avant tout la baisse des salaires et la dégradation de leurs conditions de travail, car les patrons voudraient bien les 35 heures, mais payées 35 par le décompte des temps de pause du temps de travail effectif.

L'usine est complètement bloquée par les grévistes, rien n'entre ni ne sort ; les fours sont arrêtés et les intérimaires qui travaillent ne sont pas en mesure de faire la production. Les grévistes campent jour et nuit à l'entrée de l'usine.

La direction a essayé de faire reprendre le travail en cédant 100 francs. " Nous ne sommes pas des moutons ", ont répondu les grévistes dont la colère a alors monté d'un cran.

Jeudi 20 et vendredi 21 avril, un cortège jeune et dynamique d'une centaine de grévistes défila dans les rues de la ville en criant " On veut du pognon " et " Les 35 heures, sans perte de salaire. "

De nombreux habitants sont d'ailleurs solidaires, car à Bléré on sait bien que la vie économique dépend largement des salariés de cette usine qui est la plus grosse de la ville. Beaucoup de voitures passent devant le piquet de grève en lançant des coups de klaxon fraternels.

Vendredi, à l'issue de la rencontre des délégués du personnel avec la direction, les grévistes poussèrent un cri de joie en apprenant que le directeur était viré. Cela fut perçu comme un bon début, et n'entama pas la détermination à camper tout le week-end sur le parking devant l'usine et à maintenir la mobilisation jusqu'à mardi 25, journée importante où l'on attendait un élargissement à d'autres usines du groupe, un appel syndical ayant été lancé dans ce sens.

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