La cagnotte qui monte, qui monte... mais toujours vers les patrons11/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1648.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La cagnotte qui monte, qui monte... mais toujours vers les patrons

Une polémique court sur la " cagnotte ", c'est-à-dire l'excédent de recettes fiscales dont dispose le gouvernement. Tout d'abord évaluée à 12 milliards de francs, puis à 20, François Hollande l'a estimée à 35 ou même à 40 milliards. Finalement mercredi 9 février, Christian Sautter, le ministre des Finances, devait faire connaître son montant exact : officiellement 30,7 milliards.

Evidemment, cela représente une somme et chacun y est allé de son couplet et de son conseil pour la distribuer. Les uns sont pour abaisser l'impôt sur le revenu, d'autres ont souhaité la baisse ou la suppression de la taxe d'habitation, ou bien encore la baisse de la TVA.

Le gouvernement pour l'instant laisse parler, joue la " prudence " et dit " vouloir répartir de façon équilibrée les fruits de la croissance ".

Il y a pourtant une " cagnotte " d'un tout autre montant que le gouvernement distribue chaque année sans aucune prudence et à fonds perdus. Il s'agit des subventions aux patrons. Lors d'une audition devant une commission de l'Assemblée nationale, le directeur des entreprises à la Banque de France indiquait en janvier 1999 que " le montant des aides publiques aux entreprises - dépenses de l'emploi comprises - avoisine pour leur part 300 à 400 milliards de francs par an ". Et le gouvernement accentue encore cette aide puisque, sous le prétexte des 35 heures, qui ne coûtent pourtant rien aux patrons, il propose une centaine de milliards de cadeaux nouveaux, sous forme d'exonérations de cotisations sociales.

Le renard de la fable complimentait le corbeau pour faire tomber le fromage. Les patrons n'ont pas besoin de flatter le gouvernement : même en le critiquant et en le dénigrant, les cadeaux continuent de pleuvoir.

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