Épargne salariale : La droite félicite Jospin11/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1648.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Épargne salariale : La droite félicite Jospin

Un volet du projet du gouvernement sur les " nouvelles régulations économiques " concerne l'épargne salariale. Ce même rapport remis à Jospin prévoit la création d'un plan épargne entreprise à long terme, valable y compris pour les petites entreprises.

Ces plans épargne entreprise (PEE) existent depuis longtemps dans les grandes entreprises. Ils sont alimentés par la " participation aux bénéfices " distribuée par les employeurs et les versements volontaires des salariés, et éventuellement complétés par les patrons au travers d'un " abondement ". Les sommes ainsi distribuées sont immobilisées pendant au moins cinq ans. Soit elles sont converties en actions de l'entreprise, soit elles alimentent un Fonds commun de placement d'entreprises chargé de les faire fructifier. Les " fonds de pension " ne sont pas bien différents dans leur principe. Ainsi le président de la Commission des opérations de Bourse, la COB, expliquait que, pour transformer un PEE en fonds de pension, " il suffirait que l'échéance ne soit plus fixée en nombre d'années mais à la date du départ à la retraite ".

Le gouvernement n'a pas encore franchi ce pas, mais le rapport propose de faire passer le délai dans lequel l'argent deviendrait disponible pour le salarié de 5 ans à 12-15 ans et d'en faire donc un plan d'épargne à long terme. Martine Aubry s'est déclarée favorable à ce que " l'épargne salariale puisse devenir un complément de retraite avec une gestion collective ".

Mais comme il y a des mots qui fâchent, le gouvernement dément vouloir instituer des " fonds de pension ". Comme on ne dit pas " flexibilité " mais " souplesse ", on ne dira pas " fonds de pension " mais " plan d'épargne à long terme ".

Le gouvernement veut généraliser ce système aux salariés des PME, qui sont d'après lui " les laissés pour compte de l'épargne ". S'il faut être déjà un peu irresponsable ou contraint pour confier sa future retraite à son patron ou à la Bourse, dans le cas des petites entreprises, le risque est bien plus grand que le patron disparaisse purement et simplement avec l'épargne des salariés. Comme le reconnaît le rapport, " dans une PME qui fait faillite, le salarié perd son emploi, il n'a pas besoin de perdre en plus son épargne. " C'est la raison pour laquelle le gouvernement souhaite instituer des Plans d'épargne inter-entreprises régionaux (PEIR), fonctionnant sur la base de plusieurs entreprises d'une même branche ou d'une même région, afin disent-ils de " mutualiser " les risques.

Qu'est-ce que le gouvernement n'invente pas pour convaincre les salariés de confier leur épargne à leur patron ! Mais vu la faiblesse des salaires, ils ont peu de chances de convaincre. Un député de Démocratie Libérale, le parti de Madelin, a déclaré amusé : " Les socialistes viennent sur notre terrain ". Pourquoi ? Ils n'y étaient pas déjà ?

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