STA-Cariane (Ormoy - 91) : Le coup de colère des chauffeurs21/01/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/01/une-1645.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STA-Cariane (Ormoy - 91) : Le coup de colère des chauffeurs

Pour la première fois dans cette filiale de la SNCF, 98 % des 70 chauffeurs de STA-Cariane ont fait grève deux jours, comme leurs collègues de Cariane-Auvergne et de Saint-Amand (59). Ils refusent la perte de salaire et la dégradation supplémentaire de leurs conditions de travail prévues par un accord sur les 35 heures.

Déjà, il n'était pas rare qu'un chauffeur découvre le matin ses horaires de la journée, le déplacement et les heures creuses n'étant naturellement pas indemnisées... Avec la flexibilité sauce Aubry, le décompte des heures se ferait maintenant sur 14 jours, sans paiement des heures supplémentaires, qui constituaient en fait une bonne part du salaire net des chauffeurs. Le nouveau salaire de base augmente en apparence, car il intègre les primes, mais le salaire net diminue au bout du compte. Par exemple, en 1993, un chauffeur gagnait 8 500 francs net pour 6 900 francs brut de base. Actuellement il gagnerait 8 000 francs brut, mais... 7 500 net. De plus, en échange de son " cadeau salarial ", la direction veut geler les salaires pendant deux ans.

La précarité s'accroît aussi : quatre embauches de chauffeurs sont prévues, mais ce ne sont que des contrats précaires successifs de plusieurs mois. La direction déclare pourtant à la presse que les chauffeurs bénéficieront d'une " importante augmentation de salaire " et que sept embauches ont eu lieu !

Cinq chauffeurs ont attaqué aux Prud'hommes, dont trois ont déjà gagné, pour non-respect de leur ancienneté dans le calcul de leur salaire de base.

La grève a démarré le 3 janvier. Les chauffeurs ont bloqué l'entrée avec leurs bus et tenu un piquet de grève nuit et jour pendant 48 heures. Mais, malgré leur détermination et le taux de participation inédit à la grève, la reprise a été votée lors d'une AG de 44 chauffeurs le 5 janvier, un peu faute de perspectives. Seule la promesse d'une négociation dans quinze jours a été obtenue. Pourtant d'autres grèves ont eu lieu régulièrement, dans cette entreprise, et dans d'autres entreprises de transport de la région, toujours sur les 35 heures : à la TICE, aux Cars d'Orsay, à Athis-Cars, où il y a eu cinq semaines de grève en décembre et où la grève a redémarré le 14 janvier. De quoi donner des idées de luttes d'ensemble !

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