La Poste - Loire-Atlantique : Plus d'une semaine de grève dans le département21/01/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/01/une-1645.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Loire-Atlantique : Plus d'une semaine de grève dans le département

En Loire-Atlantique la grève à La Poste est partie de la distribution de Nantes RP, lundi 10 janvier, quand nous avons pris connaissance des temps calculés de nos tournées : 34 heures 30 en moyenne alors qu'on nous a déjà supprimé des emplois il y a deux ans en nous mettant à 39 heures. La direction refuse de payer les quatre heures qu'elle nous doit du fait de la loi des 35 heures appliquée depuis le 1er janvier, et elle refuse de créer des tournées.

Cette nouvelle a mis le feu aux poudres. Nous sommes partis en quasi-totalité demander des comptes à la direction départementale. Le lendemain, dès l'entrée à 6 heures, " il faut que ça s'étende " entendait-on dans les discussions. Et la meilleure façon a été d'aller directement dans les autres bureaux de Nantes et de la région. Cela s'est fait spontanément, certains se proposaient d'aller ici ou là. Suite à nos interventions dans les bureaux, la grève s'est facilement étendue comme une traînée de poudre dans la région.

La direction ne s'y attendait pas. Elle a essayé de diviser les grévistes. Elle a revu ses chiffres au bout de 3 jours de grève pour les tournées voitures, qui ont repris. Elle a fait courir le bruit que les grévistes avaient détruit ou piétiné du courrier, ce qui ne s'est jamais produit. Et en même temps elle a joué la panique aux guichets, laissant craindre que les grévistes les occuperaient pour faire on ne sait quoi. Certaines portes d'entrée du public ont été condamnées, c'est pire que le plan Vigipirate !

Mais la grève a continué de s'étendre dans le département. Le bureau de Saint-Nazaire, bureau pilote pour la mise en place des 35 heures à la distribution, s'est lui aussi mis en grève ! Et des bureaux de la région de Saint-Nazaire ont suivi. Déjà vendredi 14 janvier, 21 bureaux se trouvaient dans le mouvement.

A la fin de la semaine, le maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, qui est aussi député et porte-parole du Parti Socialiste à l'Assemblée nationale, est venu dans un quartier de Nantes, Malakoff, pour souhaiter la bonne année. On en a profité pour lui dire en fait de voeux, nos revendications. " J'en parlerai en haut lieu " a-t-il gentiment répondu. C'est ce qu'ils disent tous pour faire patienter. Fallait-il en attendre autre chose ?

Mardi 18 janvier, une grosse manifestation de plusieurs centaines de postiers de Nantes et d'ailleurs s'est déroulée au centre-ville. Ce mouvement fait chaud au coeur, c'est la première fois que tant de postiers de tant de bureaux se retrouvent ensemble sur la chaussée ; on revoit des anciens collègues mutés ailleurs ; on découvre des situations inouïes, des tournées à Vieillevigne comptées à 45 heures, payées 39 !

Le bruit court que d'autres mouvements pourraient commencer dans d'autres départements voisins. En tout cas si les facteurs se battent ici, chacun est convaincu que c'est partout le même problème.

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