(réponse de la majorité)22/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1632.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

(réponse de la majorité)

Les camarades de la fraction minoritaire de Lutte Ouvrière, L'Etincelle, qui ont la possibilité depuis des années d'exprimer leur politique régulièrement dans cette tribune, de même que dans notre mensuel Lutte de Classe ou leur presse d'entreprise, ont choisi cette fois le terrain de la polémique.

Évidemment, quand ils se contentent d'exprimer leurs opinions, il est vraisemblable que nos lecteurs ne voient pas très bien la différence entre leurs idées et les nôtres et ne voient rien qui justifie l'existence d'une fraction ou d'une tribune. La polémique est plus facile que d'exprimer une politique autonome et claire. La polémique entre la minorité et la majorité dans les colonnes de Lutte Ouvrière n'est cependant pas dans nos conventions car nous avons des bulletins intérieurs et les tribunes de la fraction destinées à exprimer sa politique publiquement ne sont pas destinées à remplacer la discussion interne. Les propos polémiques ont, de plus, l'inconvénient de simplifier, parfois outrageusement, les propos que l'on veut critiquer plus facilement, voire d'entraîner à écrire des contre-vérités, ne serait-ce que par omission.

Ce texte reconnaît donc qu'il " n'était pas dans les possibilités de LO et de la LCR d'amener Robert Hue à changer de politique " mais affirme cependant que nous lui aurions facilité " la tâche " en ne " bataillant pas ouvertement sur les objectifs de cette manifestation ".

Que veut dire " batailler ouvertement " ? Refuser de participer à cette manifestation si Robert Hue n'acceptait pas " l'interdiction des licenciements " ? Polémiquer publiquement dans la manifestation ou dans le cadre de sa préparation ? D'ailleurs nous étions présents avec nos mots d'ordre, du moins ceux qui correspondaient à la façon dont nous voyons les objectifs communs de cette manifestation commune. Quant à la transformer malgré le PC, minoritaires comme nous étions, l'aurions-nous voulu, mais ce n'est pas dans nos conceptions, que ce n'était pas non plus dans nos possibilités.

L'auteur oublie d'ailleurs, polémique oblige, de se souvenir que la banderole de tête du cortège LO-LCR était " Interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits " car nous ne comptions pas peser par nos seules présences (!) mais avec nos propres mots d'ordre.

Quant à l'avenir, nous n'avons pas attendu les conseils du rédacteur de cette tribune pour définir ce que nous en attendions. Arlette Laguiller l'a même écrit à Robert Hue dès le mois de septembre lors de notre acceptation de co-organiser cette manifestation (cf. LO du 24.09.1999). Et voir aussi la lettre qu'Arlette Laguiller a écrite ce lundi à Robert Hue et dont nos lecteurs trouveront le texte par ailleurs.

Enfin il est comique de prétendre que le PCF a besoin de l'extrême gauche ou que le Parti Socialiste pourrait souhaiter, d'une façon ou d'une autre, un rapprochement du Parti Communiste avec cette dernière pour se servir de son crédit par PCF interposé. L'extrême gauche aurait pu être absente de la manifestation que Robert Hue aurait quand même gagné, politiquement, son pari qui était, non pas rappelons-le de se parer des couleurs de l'extrême gauche, mais de faire une démonstration de sa force. Ce qu'il a réussi car si l'extrême gauche représentait plus de 15 % des manifestants, les militants du PCF en représentaient près de 85 %.

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