RATP : Dépôt d'autobus des Lilas (93) : grève pour les effectifs22/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1632.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : Dépôt d'autobus des Lilas (93) : grève pour les effectifs

Le 14 octobre, la quasi totalité des conducteurs du dépôt de bus RATP des Lilas (Seine-Saint-Denis) a fait grève pour réclamer des effectifs.

La veille, un conducteur s'était fait violemment insulter par des voyageurs mécontents à cause du manque de bus et des attentes trop longues. Le conducteur avait craqué et demandé à cesser son travail. Cela n'est qu'un exemple de ce que subissent les conducteurs quotidiennement.

La grève déclenchée le lendemain dès la prise de service, à 4 heures 30 du matin, traduisait le ras-le-bol des conducteurs face à un manque d'effectifs qui dure depuis plusieurs années. Il fait que des services sont supprimés ou non couverts - pour reprendre le langage de la RATP - et se traduit par des bus en moins sur les lignes. Les usagers attendent donc plus longtemps des bus qui arrivent bondés.

Le 14 octobre au matin, à la sortie des premiers bus, des militants de la CGT ont appelé les conducteurs à débrayer pour réclamer les effectifs nécessaires pour assurer les services prévus. Une assemblée générale de tous les conducteurs, rejoints par les ouvriers de l'atelier du dépôt et des agents de maîtrise, s'est tenue. Tout le monde était d'accord pour continuer le débrayage le reste de la journée. Le chef de dépôt, venu à l'assemblée, a essayé de justifier la situation en invoquant l'absentéisme pour maladie et les inaptes (conducteurs temporairement affectés à d'autres tâches que la conduite, suite à un problème de santé). Il a évoqué les 110 embauches annoncées par la RATP pour l'ensemble des 23 dépôts à l'horizon 2000, qui ne sont en fait qu'une anticipation des embauches que prévoit la Régie dans le cadre de l'aménagement de la réduction du temps de travail (ARTT).

Les conducteurs, face à ces " réponses " bidon ont décidé d'aller à la direction générale, où nous avons été reçus par le DRH du Département bus. Il a " pris note " de nos difficultés et des revendications d'effectifs, en se retranchant lui aussi derrière les mêmes 110 embauches prévues.

Les grévistes étaient conscients qu'une action dans un seul dépôt ne peut obliger la RATP à procéder aux embauches nécessaires. Cela dit, ils étaient satisfaits d'avoir marqué le coup. Certains s'attendaient à un appel à une action depuis quelque temps. Il faut souligner que ce type de débrayage spontané s'était fait le plus souvent, ces dernières années, suite à des agressions. Mais cette fois-ci, nous avons fait grève pour des effectifs.

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