Centre de tri - Bordeaux : Troisième semaine de grève contre les restructurations22/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1632.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre de tri - Bordeaux : Troisième semaine de grève contre les restructurations

Mercredi 6 octobre, les 80 postiers qui travaillent deux nuits sur quatre au CTD (un secteur du centre de tri qui trie le courrier de la ville de Bordeaux) se sont mis en grève et ont commencé à bloquer leur secteur. Une partie de celui-ci doit disparaître d'ici à mai 2000, 51 postes de travail seraient supprimés. Les travailleurs du CTD refusent absolument d'être mutés dans n'importe quelles conditions sur un autre site et de se retrouver à faire des horaires qui ne leur conviennent pas.

En fait, la grève a démarré après une prise de parole syndicale de la CGT lorsqu'une inspectrice a décidé que l'assemblée ayant trop duré, un trentième d'un mois de salaire serait retenu aux postiers participants. Ceux-ci ont répondu en décidant la grève pour la nuit.

Depuis lors, les travailleurs du CTD reconduisent leur mouvement, occupent leur secteur. Le lundi 11, alors que les syndicats devaient être reçus au siège du groupement postal, au centre-ville, plusieurs dizaines de postiers les ont accompagnés. Mais la direction n'avait rien à dire de concret. La grève a donc été reconduite et les grévistes sont allés s'adresser aux postiers du centre de tri voisin, en particulier lors d'une assemblée générale de nuit, à une heure.

Cette nuit du 6 au 7 puis du 8 au 9, la grève s'est étendue : deux brigades de nuit ont fait grève et ont bloqué le centre, à l'initiative des militants de la CGT et de Sud. Le mécontentement est grand là aussi devant la pression de l'administration qui tente de faire disparaître le travail " deux nuits sur quatre " pour le remplacer par des horaires " atypiques ".

Les grévistes en nuit du CTD et du centre de tri ont formé un piquet commun à la porte du centre.

Le jeudi 14 octobre, les grévistes décidaient d'arrêter les machines, de tenir un piquet devant la porte devant un feu de palettes. Dans la nuit, des chefs accompagnés d'huissiers arrivaient et étaient accueillis par une pluie d'oeufs.

Jeudi 14 et vendredi 15, les syndicalistes se relayaient pour intervenir à chaque prise de service. En jour, une courte majorité prenait position pour la grève et bloquait le centre.

Vendredi 15, une trentaine des grévistes du CTD, sur proposition d'un responsable CGT, se rendaient à la Recette principale pour s'adresser aux facteurs qui leur faisaient bon accueil.

Au début de la semaine suivante, le lundi 18, une majorité de postiers en jour continuaient la grève et la nuit tenait bon.

Dans la nuit du 18 et du 19, les grévistes, vers deux heures du matin, se sont rendus dans un centre de tri parallèle et y ont fait irruption. Deux responsables de La Poste ont reçu une volée d'oeufs. Les grévistes se sont adressés aux intérimaires présents, un peu surpris. Le courrier a été dispersé...

Ce mardi 19, au centre de tri, en jour, le mouvement continuait, sans toutefois se renforcer. Par contre, il reste majoritaire en nuit. La détermination du CTD, tout particulièrement, ne faiblit pas, après trois semaines de grève, face à une direction qui pourrait sous peu avoir à ravaler ses airs méprisants.

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