Cegelec (Nanterre, 92) : La direction tente 13 licenciements d'intimidation22/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1632.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cegelec (Nanterre, 92) : La direction tente 13 licenciements d'intimidation

Après avoir fait évacuer par les forces de l'ordre, lundi 11 octobre, l'établissement de Nanterre, la direction de Cegelec a envoyé treize lettres de licenciement.

Les salariés de Cegelec Nanterre avaient entamé leur mouvement le 4 octobre à environ 120, sur les 400 concernés en région parisienne (voir LO de la semaine dernière). Ouvriers sur les chantiers, ils luttent contre la suppression d'une prime d'outillage équivalant à 3 % de leur salaire et de diverses indemnités ou majorations pour déplacements ou heures de nuit, qui font partie d'un accord Serce acquis il y a plus de 30 ans et que la direction veut brutalement remettre en cause.

C'est l'intransigeance de leur direction qui les a amenés à occuper l'établissement de Nanterre. Le motif de licenciement invoqué par la direction, entrave à la liberté du travail, renverse les rôles. En fait, leur patron n'a pas digéré la sympathie dont les grèvistes bénéficiaient de la part des employés et techniciens de Nanterre, ni celle rencontrée au cours de visites dans d'autres établissements de la région parisienne, à Vitry et Montesson.

Malgré ce coup-bas, les travailleurs n'ont pas baissé les bras et ont ajouté le refus des licenciements à leurs autres revendications. Ils sont parfois retournés sur leurs chantiers pour rallier d'autres travailleurs, se retrouvant pour faire signer une pétition, collecter de l'argent... Les manifestants du 16 octobre à Paris, où ils sont venus avec tracts et banderoles, ont pu voir à quel point ils avaient le moral intact.

Lundi 18 octobre, à Nanterre, ils ont tenu une assemblée générale, pendant les convocations des travailleurs menacés de licenciement, où ils ont été rejoints par des employés du site, non grévistes, venus par solidarité. Ils ont appris que des débrayages de solidarité avaient aussi lieu à Caen, Arras et Sandouville.

Cegelec fait depuis peu partie du groupe Alstom. Et dans ce supergroupe, divisé en de multiples sites, usines, établissements, ayant parfois des personnalités juridiques différentes, le patron tente un peu partout des coups contre les travailleurs. Ainsi, à ABB Alstom Power, une structure issue d'un nouveau découpage, il a prévu de supprimer 1900 postes, 41 % de l'effectif, dans l'activité des Turbines Vapeur (voir dans ce numéro de LO, un article page 12). Les travailleurs de Cegelec en lutte ont donc le sentiment qu'ils ne sont pas tout seuls à devoir se défendre. Et c'est peut-être la crainte que leur mouvement éveille des échos ailleurs qui poussera la direction à revenir sur les licenciements.

Prochaine étape, mercredi 20 octobre où le comité d'entreprise est convoqué pour donner son avis quant aux sept salariés protégés, cinq délégués CGT et deux CFTC, parmi les treize menacés de licenciement...

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