Bosch - ELM - Leblanc (Drancy, 93) : Licenciements pour les uns, flexibilité pour les autres : on n'en veut pas !22/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1632.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bosch - ELM - Leblanc (Drancy, 93) : Licenciements pour les uns, flexibilité pour les autres : on n'en veut pas !

Dans le cadre de son plan de licenciements, la direction d'ELM-Leblanc, entreprise de chaudières à gaz appartenant au groupe Bosch qui entend jeter à la rue 367 travailleurs, voudrait pouvoir intégrer un accord sur la réduction du temps de travail. C'est l'application, avant la lettre, du fameux " amendement Michelin " ajouté au projet de la " seconde " loi Aubry faisant obligation qu'il y ait un tel accord ou, à défaut, de " négociations sérieuses et loyales " à ce sujet.

Une telle procédure n'engage à rien. L'exemple d'ELM-Leblanc en est l'illustration.

Partant d'un " accord défensif ", selon l'expression consacrée qui permet aux patrons d'obtenir les aides financières, le projet d'aménagement du temps de travail concocté par la direction d'ELM n'a d'autre but que d'aggraver les conditions et d'augmenter la charge de travail de ceux qu'elle garderait. En plus de l'atelier que la direction veut fermer pour en transférer la production dans une autre usine Bosch en Turquie, dans la plupart des autres secteurs, les effectifs devraient être réduits ; et là, il faudrait faire faire aux travailleurs restants le travail des licenciés.

Le projet de " réduction " du temps de travail prévoit donc rien moins qu'une " durée maximale de travail fixée à 46 heures par semaine, et à 44 heures en moyenne sur douze semaines " ! Il prévoit au moins 8 samedis travaillés par an choisis selon les besoins de la production, ainsi que la possibilité de recourir, quand la direction en aurait besoin, au travail de nuit, qui jusque-là n'existait pas. Quant aux horaires qui fluctueraient au cours de l'année entre semaines longues, semaines moyennes ou semaines plus courtes, ils pourraient être modifiés, à condition de prévenir les ouvriers une semaine à l'avance, voire seulement 48 heures, " en cas de contrainte exceptionnelle " dit la direction.

Pour les dépanneurs du service après-vente, le temps de travail effectif serait de fait allongé, puisqu'il serait désormais décompté à partir de l'arrivée chez le premier client, temps de transport non compris, et les primes seraient diminuées. Ceux qui refuseraient la modification de leur contrat de travail nécessaire à cette réorganisation se verraient rajoutés sur la liste des licenciés économiques. C'est ce que la direction appelle " sauver des emplois " par l'aménagement du temps de travail !

Les travailleurs d'ELM-Leblanc, déjà révoltés par l'annonce des licenciements, sont également indignés par le sort que leur patron réserve à ceux qui resteront à l'usine. Mardi 19 octobre, jour où le patron devait présenter officiellement au Comité d'entreprise son projet d'accord sur le temps de travail ainsi que ses propositions de reclassements, nous nous sommes à nouveau retrouvés nombreux dans le hall du building de la direction où devait se tenir la réunion. Et après avoir exigé que le patron descende s'expliquer en public, tous les présents ont dit haut et fort qu'ils ne voulaient pas de ces prétendues 35 heures et ont dénoncé le caractère bidon des soi-disant mesures de reclassement contenues dans son projet de " plan social ".

Il n'est pas question d'accepter qu'une partie des travailleurs de l'usine soit mise à la rue, et que l'autre connaisse la flexibilité et le travail du week-end et de nuit. Une raison de plus de se trouver unanimes pour lutter contre l'ensemble du plan de licenciements.

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