Aéroport de Paris (Orly, 91) : Les 35 heures pourraient avoir du mal à décoller22/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1632.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Paris (Orly, 91) : Les 35 heures pourraient avoir du mal à décoller

Les 7 et 14 octobre, à Orly et à Roissy, nous avons été plusieurs milliers à manifester notre opposition au projet de la société gestionnaire des aéroports de Paris (ADP) sur les 35 heures.

Les discussions sur ce sujet se déroulent en effet dans un contexte de réorganisation, de passage en sous-traitance et de menace de filialisation qui affectait déjà les conditions de travail dans de nombreux secteurs. Or le projet d'ADP sur les 35 heures ne fait que renforcer ces menaces et donc l'inquiétude des salariés.

Si l'on retire les fioritures dont ADP entoure son projet, il prévoit le passage à un horaire hebdomadaire moyen de 36 h 30, compensé par 11 jours de réduction du temps de travail (à prendre à la discrétion de l'encadrement). Mais l'horaire quotidien, lui, pourra varier entre 6 h 30 et, " exceptionnellement ", 10 à 12 heures !

Quant aux créations d'emplois, ADP se moque du monde. Chaque été, elle embauche environ 800 CDD dont plusieurs centaines sont embauchés en fixe en fin de saison. Or tout ce que le projet prévoit " en échange " de l'annualisation, c'est 450 emplois en quatre ans dont 160 à 180 au début 2000, et encore sous réserve que l'activité aéroportuaire augmente de 4,5 % par an. Et ce serait aux salariés de payer cet " effort " en acceptant un gel des salaires pour 4 ans !

Ce sont l'annualisation des horaires et le nombre ridicule d'embauches prévues qui ont le plus choqué. Lorsque, début octobre, la direction a annoncé la phase finale des négociations, la CGT a répondu à la pression générale en appelant à des débrayages pendant les discussions et à des heures d'information quotidiennes pour faire le point de la situation.

D'emblée la participation a été très forte. Dans un premier temps, pour la plupart des présents, il s'agissait de donner du poids aux négociateurs syndicaux face à la direction. Puis, très vite, quand il est devenu clair que la direction n'entendait rien céder, des voix de plus en plus nombreuses se sont élevées pour remettre en cause la participation des syndicats aux discussions et exiger qu'ils ne signent rien.

Bien sûr, nous savons bien que pour contraindre ADP à reculer sur l'essentiel - sur l'annualisation, les embauches, sans parler des salaires - il faudra bien autre chose que ces quelques débrayages. Mais nous avons été 2 000 environ entre Orly et Roissy (sur 7 500) à participer aux manifestations du 7 et du 14 octobre. Et, au moins, nous avons fait entendre notre opposition au projet d'ADP.

La prochaine étape était prévue le 21 octobre, lors de la discussion du projet au Comité d'entreprise. Et à cette occasion, nous comptons bien faire entendre notre voix encore plus clairement.

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