Dans les entreprises

Wolber (Soissons) : Des milliers de manifestants contre la fermeture

La manifestation contre la fermeture de l'usine Michelin-Wolber de Soissons à 15 heures le 21 septembre, a été un incontestable succès. LAFP et la télévision annonçaient plus de 4000 personnes, pour cette ville de moins de 30 000 habitants. Des délégations étaient venues de tout le département de l'Aisne. Depuis des semaines l'Union départementale CGT avait annoncé la manifestation pour s'opposer à la fermeture de cette usine de 451 salariés, car Michelin avait mis en route la procédure de fermeture de sa filiale à 99,98% dès le mois de juillet, avant même que soit annoncé le plan de 7500 suppressions d'emplois, dont les 451 de l'usine de Soissons font partie.

Le cortège était ouvert par les salariés de l'usine Michelin-Wolbert venus à plusieurs centaines, la très grande majorité du personnel, motivés par la menace du licenciement général que programme la direction, et réconfortés par la décision du tribunal de grande instance de Soissons qui la veille venait d'annuler toute la procédure initiée par les patrons de Michelin. C'est le PDG de la filiale Michelin qui avait porté plainte contre la secrétaire du comité d'établissment CGT pour entrave par son refus d'avaliser l'ordre du jour du CE. En effet, elle considérait que seule la direction générale de Michelin pouvait convoquer une telle réunion sur la fermeture du site. Le tribunal de Soissons lui a non

seulement donné raison, mais a considéré que tout ce qui avait été fait jusqu'à ce jour était nul et sans effet. C'est, comme le disaient les délégués et les salariés, un première victoire morale. D'ailleurs ils vont demander à la justice d'être officiellement considérés comme faisant partie de Michelin avec tous les droits qui s'y attacheraient.

Mais sur Soissons la catastrophe de la perspective de la fermeture de la première usine de la ville a été encore aggravée par l'annonce de la probable liquidation de la seconde usine en importance, dans la métallurgie, avec 410 salariés. Ce qui explique la particulière mobilisation sur la ville et le département, la totalité des commerces avait baissé le rideau par solidarité dès 14 h 30. Il y avait aussi de nombreux jeunes lycéens présents.

Mais c'est la participation massive qui visiblement donnait le moral aux présents, en particulier aux militants syndicaux et politiques qui n'avaient pas vu une telle manifestation dans le département depuis bien longtemps.

La manifestation s'est conclue par un discours au nom de l'UDCGT par la responsable CGT de Wolber appelant à se mobiliser pour la journée du 4 octobre, pendant que les travailleurs de l'usine faisaient un feu de joie avec des pneus pour y brûler le Bibendum Michelin.

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