Après la tentative de coup d’État contre-révolutionnaire du général Kornilov, le troisième gouvernement provisoire de Kerensky, « fidèle à sa tradition de ne résister à aucun choc sérieux », s’effondre. Une nouvelle crise gouvernementale s’ouvre, Kerensky tentant d’incarner le pouvoir à la tête d’un directoire de cinq personnes, tandis que dans les usines, les casernes et les campagnes le mécontentement et l’impatience des masses augmentent.
Les forces conciliatrices, socialistes-révolutionnaires et menchéviks, convoquent alors une Conférence démocratique, grâce à laquelle elles espèrent montrer leurs poids, tout en contrant les forces bourgeoises les plus contre-révolutionnaires mais aussi les aspirations révolutionnaires des masses, portées par les soviets. Cette conférence se réunit à Pétrograd, du 14 au 22 septembre (27 septembre au 5 octobre selon notre calendrier). Trotsky, membre de la délégation désignée pour y présenter la plate-forme du Parti bolchevique, en parle en ces termes dans l’Histoire de la révolution russe.