Sommet de la francophonie : Prendre langue pour les affaires10/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1626.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sommet de la francophonie : Prendre langue pour les affaires

Autour de Chirac, vient de se réunir à Moncton au Canada le sommet bi-annuel de la " francophonie " dont l'organisation regroupe 52 pays, pour la plupart africains.

Lors de ce sommet, il a bien été question, en passant, de la langue française, parlée aujourd'hui paraît-il par 2,5 % des habitants de la planète. On y a également parlé culture. Ainsi Chirac revendique-t-il que les produits culturels, films, livres ou autres, ne soient pas traités comme les autres marchandises par le commerce mondial, et en particulier par l'OMC, l'Oganisation mondiale du commerce, dominée par les Etats-Unis. Il peut toujours rêver.

Mais tout cela, c'est pour la galerie. Plus sérieusement, de telles réunions sont l'occasion pour les dirigeants français de resserrer les liens avec certains Etats, mais plus particulièrement avec les anciennes colonies qui restent la zone réservée de l'impérialisme français. De manière symbolique, il s'agit également en quelque sorte de marquer son territoire par rapport aux impérialismes concurrents. A cette fin, la francophonie avec ses sommets et ses fonctionnaires tente de jouer son rôle dans l'organisation des relations internationales de l'impérialisme français à l'imitation, pourquoi pas, du Commonwealth britannique.

L'impérialisme français a une chasse gardée en Afrique où c'est à lui de faire régner l'ordre, quitte à ce que ça soit par dictateurs interposés. Mais depuis quelques années, face aux révoltes, aux guerres civiles, aux massacres qui ensanglantent l'Afrique et qu'il a couverts, il fait davantage mine de se faire le chantre de la démocratie et des droits de l'homme. Il le fait surtout le temps d'une réunion comme celle de Moncton.

Ainsi les dirigeants français viennent-ils d'y décider la constitution, dans le cadre de l'organisation de la francophonie, d'un " observatoire de la démocratie "... dont la création avait déjà été décidée au sommet précédent. Tout un programme. Sans moyens, sans obligation pour les Etats francophones de répondre aux demandes d'enquête de cet observatoire, on peut dès à présent estimer l'efficacité d'un tel organisme.

Bref, à Moncton, de qui se moque-t-on ? En tout premier lieu de ces peuples d'Afrique maintenus sous la domination de dictateurs que la France soutient et arme, et pillés par l'impérialisme français.

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