Chiffres du chômage : Ils mentent comme des cochons10/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1626.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Chiffres du chômage : Ils mentent comme des cochons

Le nombre des allocataires à l'Unedic a augmenté de 1,6 % en juillet et de 0,6 % sur un an. Ils sont ainsi 2 519 700 chômeurs à recevoir une indemnité. Pourtant, le gouvernement et le patronat ne cessent de claironner que la situation s'améliore sur le front de l'emploi.

Alors ? Tout réside dans la manière d'accomoder les chiffres et de faire passer des centaines de milliers de chômeurs à la trappe, du moins des statistiques officielles.

Ainsi, pour le tandem Jospin-Aubry, seuls comptent les chômeurs inscrits à l'ANPE, immédiatement disponibles, cherchant un emploi à plein temps et n'ayant pas travaillé le mois précédent. Cette vision volontairement réductrice exclut bien sûr bon nombre de chômeurs. Quant au chômage dans les DOM-TOM, le gouvernement ne veut rien savoir. Les statistiques officielles, c'est uniquement pour la métropole. Exit également ceux qui ont pu travailler plus de 78 heures dans le mois : et 486 000 personnes sortent encore des bilans. Autres " indésirables ", les salariés à la recherche d'un travail à temps partiel (430 000). Sans oublier les chômeurs que l'administration juge disqualifiés par l'âge.

Au total, plus de 1,2 million de chômeurs sont ainsi sortis des statistiques. Qui plus est, cette population de chômeurs non reconnus est en nette augmentation :+ 9,6 % sur un an.

Il n'empêche que même les chiffres de l'Unedic semblent décalés par rapport à la réalité. L'explication tient au fait que seuls les chômeurs indemnisés apparaissent dans cette comptabilité. Malheur, par exemple, à tous les intérimaires et autres habitués des CDD qui ne peuvent faire état d'au moins quatre mois d'activité sur les huit derniers mois. Du coup, ils ne sont que 40 % à percevoir une allocation, qu'il s'agisse de l'allocation unique dégressive (1,8 million de bénéficiaires), de l'allocation spécifique de solidarité (500 000), de l'allocation de formation-reconversion ou de l'allocation pour les préretraités.

Que tous ces manipulateurs de chiffres nous mentent, c'est une évidence. Reste la réalité du chômage, et c'est cela qu'il est urgent de combattre.

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