General Motors - Strasbourg : Les 35 h, avec samedis et dimanches travaillés ça ne passe pas !10/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1626.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors - Strasbourg : Les 35 h, avec samedis et dimanches travaillés ça ne passe pas !

A General Motors Strasbourg, les travailleurs viennent, une fois de plus de dire clairement " Non " au projet des 35 heures avec flexibilité que la direction veut nous imposer depuis près d'un an et demi. Au référendum organisé le 2 septembre par la direction, près de 62 % des salariés (employés et cadres compris) ont voté contre la proposition du patron.

Depuis janvier 1998, la direction essaye de nous imposer le travail du samedi et même du dimanche obligatoire, d'abord dans le cadre de la loi Robien et maintenant dans celui des 35 heures sauce Aubry.

En février 1998, où elle voulait imposer un système de 4x8 avec samedis obligatoires, non payés en heures supplémentaires, et assorti d'un blocage des salaires jusqu'en 2005, elle avait dû reculer à la suite d'un débrayage de 600 d'entre nous et d'un vote déjà à 62 % contre. Un an plus tard, en février 1999, elle a remis les 35 heures-Aubry sur le tapis avec toujours la même flexibilité et les samedis obligatoires. Là encore, à l'appel des deux syndicats, CGT et CFDT, nous avons débrayé à plus d'un millier pendant une heure. Après avoir vainement tenté de nous retourner au cours d'une série de réunions marathon, le patron a remballé son projet... pour le ressortir quelques mois plus tard.

Début juillet, à trois semaines des congés, il est revenu à la charge avec un projet " modifié " où il proposait le travail en 4x8 " uniquement pour une minorité " selon ses dires, mais avec douze week-ends travaillés (10 heures samedi et 10 heures dimanche). On a eu de nouveau tous droit à des réunions où la direction a tenté la carte de la séduction, contrairement aux précédentes où elle invoquait la survie de l'entreprise et la possible délocalisation au Mexique. Cette fois-ci, elle faisait miroiter que seuls quelques secteurs feraient les 4x8, que cela serait avantageux financièrement pour ceux qui le feraient et qu'il y aurait une centaine d'embauches. Mi-juillet elle a organisé une consultation par lettre individuelle envoyée à la maison. Chacun pouvait répondre de façon anonyme " après discussion avec la famille et les amis ". Sur les 2 160 personnes concernées, il y a bien eu 749 " oui " mais plus de 1 000 salariés ont jeté la lettre au panier et on peut légitimement les ajouter aux 400 " non ". La direction n'a d'ailleurs pas pavoisé, bien au contraire.

Enfin, dernier épisode (pour l'instant !) la direction a relancé son offensive fin août, avec le référendum organisé à l'usine sur les mêmes propositions, espérant sans doute que les congés auraient ramolli notre détermination. La CGT et la CFDT ont continué à dénoncer ce projet et les deux syndicats ont appelé à voter contre. A leur demande, le vote a été organisé séparément pour les ateliers d'un côté et les cadres et ETAM de l'autre. Sur les 1 393 votants dans les ateliers, 979 ont voté contre (71,38 %) alors que du côté cadres et maîtrise, sur 366 votants, 267 ont répondu " oui " et 87 " non ", ce qui représente tout de même 24,48 %. On peut très bien imaginer qu'un certain nombre de membres de la maîtrise qui devraient aussi faire les 4x8 ne sont pas très enthousiastes !

Jusqu'à aujourd'hui, il apparaît donc clairement que la grande majorité des ouvriers de l'usine ne veut pas de ces 35 heures-là qui seraient un recul de leurs conditions de vie, de travail et de salaire !

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