Cerplex (Neuville-en-Ferrain-Nord) : Xerox nous a vendus, qu'il paye !03/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1625.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cerplex (Neuville-en-Ferrain-Nord) : Xerox nous a vendus, qu'il paye !

A l'entreprise Cerplex, il n'a pas fallu attendre longtemps après l'annonce de la mise en redressement judiciaire (le 8 juillet, voir LO n° 1621) pour voir arriver le plan de licenciements. Le mardi 24 août, la direction annonçait 342 licenciements, sur les 600 employés que compte encore l'entreprise.

Cela n'a pas été une surprise, même si cela a soulevé la colère. Car, depuis que Xerox nous a vendus aux margoulins de Cerplex, un soi-disant groupe international américain, beaucoup d'entre nous pensaient que c'était un moyen pour Xerox de sous-traiter la fermeture de l'entreprise et notre licenciement.

Il n'y a que la direction de l'usine qui ose encore dire qu'elle croyait en Cerplex à l'époque, ce qui, comme on peut s'en douter, augmente son discrédit.

Avant même que la direction ait annoncé les licenciements, nous nous sommes réunis en assemblée générale et nous avons voté, à plus de 300, les revendications à défendre dans la lutte qui s'annonce :

- Une prime de 350 000 F pour préjudice subi de la part de Xerox et Cerplex.

- Le maintien de la mutuelle d'entreprise (financée toujours à la même hauteur par l'entreprise) jusqu'à une embauche ou jusqu'à la retraite pour les anciens.

- Une garantie de revenus jusqu'à la retraite pour le personnel âgé de 50 ans et plus.

- L'amélioration des indemnités conventionnelles.

- Le reclassement des salariés volontaires dans les services publics ou les entreprises qui doivent embaucher.

Nous avons décidé de nous adresser à Xerox. En effet, si on ne connaît pas les vrais moyens financiers de Cerplex, on sait par contre que Xerox est un groupe florissant (rappelons que l'entreprise a été vendue quand Xerox a décidé de supprimer 10 000 emplois à l'échelle mondiale, non pas parce qu'il était en difficultés mais pour assurer à ses actionnaires qu'il allait bien encore augmenter ses profits).

Depuis l'annonce de ce plan de licenciements, l'usine est paralysée par la grève. Des assemblées quotidiennes ont lieu et nous sommes de plus en plus nombreux à participer activement à l'organisation de la grève : préparation des manifs, calicots sur l'usine, blocage des portes. Même dans l'encadrement, certains viennent nous aider. Jeudi 26 août, pratiquement tout le monde était en grève et nous sommes allés à 400 manifester à Neuville-en-Ferrain, où le député-mairede Tourcoing, Jean-Pierre Balduyck (PS), nous avait proposé un rendez-vous pour discuter. Nous lui avons dit que ce n'était pas des rendez-vous qui nous intéressaient mais que, s'il voulait faire quelque chose, il fallait qu'il appuie le plan que nous avions voté. Il nous a alors déclaré : " Que ce soit sur l'attitude de Xerox ou le plan de l'administrateur judiciaire, je n'ai aucun pouvoir. " Façon de nous dire que, pour nous endormir, il avait des paroles, mais pour nous aider...

Les médias ont déjà beaucoup parlé de nous. Xerox, mis en cause sur nos pancartes, dans nos slogans, a cru nécessaire de se justifier dans la presse durant le week-end. Il ose déclarer que le groupe Cerplex était un groupe solide, en qui on pouvait avoir confiance. En tout cas, cette intervention montre qu'il se serait bien passé de cette publicité sur ses coups fourrés. A nous d'amplifier cette publicité qui lui déplaît...

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