Lycée professionnel J-P Timbaud (Aubervilliers, 93) : Une rentrée catastrophique10/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1626.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Lycée professionnel J-P Timbaud (Aubervilliers, 93) : Une rentrée catastrophique

Si Allègre et Ségolène Royal ont pu triomphalement annoncer que la rentrée s'était bien passée, le sourire n'était pas de mise au lycée professionnel J.-P. Timbaud le jeudi 2 septembre, jour de la pré-rentrée. Les rentrées ont toujours été difficiles, mais il faut reconnaître que cette fois-ci on a battu tous les records : 26 enseignants sur un effectif de 91 n'étaient toujours pas affectés et nous n'avions encore aucun conseiller principal d'éducation (CPE). Certaines disciplines étaient complètement sinistrées : il manquait par exemple 5 enseignants sur 6 en dessin industriel et 7 sur 14 en mécanique automobile.

Cette situation déjà aberrante est d'autant plus révoltante que ce lycée est l'un des plus difficiles de la Seine-Saint-Denis et qu'il est classé en zone d'éducation prioritaire (ZEP) depuis le 1er janvier 1999.

Nous apprenions aussi que notre cas n'est pas unique sur l'académie puisque d'autres établissements connaissent des problèmes similaires comme le lycée professionnel Paul Lerolland à Drancy (93) où 22 postes d'enseignants sur 56 manquent ce qui a rendu impossible la confection des emplois du temps !

Vu la gravité de la situation, les personnels du lycée ont décidé en accord avec l'administration que la rentrée ne pouvait pas avoir lieu dans ces conditions et qu'elle était repoussée au 13 septembre.

Cette situation catastrophique n'est pas le fruit du hasard. Le rectorat, qui est chargé des affectations, a expliqué entre autres que certains enseignants affectés refusaient le poste. C'est possible compte tenu de la dureté des conditions de travail. Mais nous connaissons tous des enseignants ou conseillers d'éducation en situation précaire, sans poste, prêts à offrir leurs services dans l'établissement et qui ont essayé de se faire connaître auprès des autorités. D'ailleurs de nombreux enseignants sans poste ont participé à notre pré-rentrée dans l'attente d'un travail alors qu'ils avaient - comble du comble - enseigné l'année dernière dans le lycée et dans les disciplines où, cette année, il reste des postes à pourvoir.

Depuis des années le ministère de l'Education nationale précarise l'emploi. On trouve tout type de situations maintenant : des maîtres-auxilliaires, des vacataires, des contractuels, des emplois-jeunes. Pour l'affectation des postes on nomme d'abord les titulaires puis ensuite au dernier moment, pour faire des économies, le ministère embauche des précaires là où il y a manque.

La situation du lycée J.-P. Timbaud s'est améliorée. Le fait que la télévision a largement parlé de notre cas y est sans doute pour quelque chose. Des affectations sont tombées. Mais l'année démarre déjà en retard.

Pour une bonne rentrée, il n'y a pas de miracle. Il faut créer des postes, faire de vraies embauches avec un salaire décent. Mais pour cela, il faudra inverser la politique actuelle du gouvernement.

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